Haïti: Plus d’un an après l’assassinat de Jovenel Moïse, l’enquête traine, le juge instructeur ne pipe mot
Getting your Trinity Audio player ready...
|
Plus d’un an après l’assassinat du Président Jovenel Moïse, sa famille, ses proches et le peuple haïtien attendent que la lumière soit faite et que les coupables soient identifiés et punis selon la loi. A date, au moins cinq juges d’instruction ont été désignés pour enquêter sur le dossier. D’après l’ordonnance du doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, Me Bernard Saint-Vil, en date du 30 mai 2022, le juge Walter Wesser Voltaire a été le 5e magistrat désigné pour enquêter sur cette affaire. Et depuis, personne ne sait ce qu’il fait en terme d’action.
Port-au-Prince, le 7 octobre 2022.- Ce vendredi 7 octobre marque le 15e mois de l’assassinat du Président Jovenel Moïse en sa résidence privée à Pèlerin 5, Commune de Pétion-Ville.
Ce crime a été commis sous les regards complices des agents de la police affectés à la sécurité présidentielle. Au lendemain, des opérations policières ont conduit à l’arrestation de près d’une vingtaine de « mercenaires colombiens » accusés dans ce meurtre et au moins trois autres ont été tués.
Chemin faisant, la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), suite à ses enquêtes, a procédé à l’arrestation des agents de la police nationale d’Haïti dont les responsables des différentes unités attachées au Palais national. Pour le moment, une quarantaine de personnes sont écrouées au Pénitencier national dans le cadre de cette enquête.
Au niveau judiciaire, certains observateurs disent ne pas pouvoir percer le mystère entourant l’enquête sur l’assassinat du 58e Président d’Haïti. A date, cinq juges ont été désignés pour enquêter sur le dossier.
Mathieu Chanlatte, Gary Orélien, Chavannes Etienne et Merlan Belabre sont les quatre premiers juges désignés pour instruire le dossier. Malheureusement, certains se sont déportés et d’autres écartés du dossier.
D’abord pour le juge Merlan Belabre, il n’a pas pu démarrer son instruction. Dans son ordonnance, il a souligné que le dossier ne lui a pas été remis physiquement et il n’y avait aucun moyen à sa disposition.
Quant aux juges Mathieu Chanlatte et Chavannes Etienne, ils se sont déportés du dossier tout simplement. Par contre, le juge Gary Orélien a été écarté de l’affaire par le doyen du tribunal de première instance, Me Bernard Saint Vil. Ce dernier a été accusé de corruption par le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH).
En dernier lieu, le Doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, Me Bernard Saint-Vil, dans son ordonnance du 30 mai 2022, avait désigné le juge Walter Wesser Voltaire comme le nouveau juge d’instruction du dossier. Par cette désignation, il devient le 5e magistrat choisi pour mener cette affaire.
Depuis sa désignation, personne ne sait ce que fait le magistrat instructeur. 15 mois après, l’enquête traine, des probables innocents croupissent au Pénitencier national et des suspects clés indexés dans le cadre de ce dossier sont toujours dans la nature.
Il importe de souligner que la justice américaine s’était impliquée dans le dossier. Deux haïtiens et un colombien sont actuellement incarcérés aux États-Unis dans le cadre de cette affaire. Il s’agit de Rodolphe Jaar, arrêté en République dominicaine le 7 janvier 2022 puis extradé aux États-Unis le 9 janvier 2022, Mario Antonio Palacios, un ancien officier de l’armée colombienne et l’ancien sénateur John Joël Joseph qui a lui-même été appréhendé à la Jamaïque.
Vant Bèf Info (VBI)