Haïti : Pékin accuse Washington d’ingérence et appelle à une solution régionale

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La Chine a vivement critiqué les États-Unis lors d’une séance du Conseil de sécurité de l’ONU tenue ce lundi, accusant Washington d’être responsable de la crise persistante en Haïti. Pékin dénonce une « ingérence chronique » américaine et plaide pour une approche régionale, centrée sur la souveraineté haïtienne et le respect du multilatéralisme.

Port-au-Prince, le 21 avril 2025 – Le représentant chinois a qualifié les États-Unis de « cerveau » des instabilités politiques et sécuritaires en Haïti, accusant Washington d’imposer sa volonté en soutenant des gouvernements de transition jugés illégitimes, tout en se soustrayant aux conséquences de ses interventions passées.
Pékin a également fustigé l’échec des précédentes missions onusiennes, notamment celles soutenues par les Américains, estimant qu’elles ont davantage nourri le chaos qu’apporté des solutions durables. La Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), dirigée par le Kenya, est perçue par la Chine comme un outil d’influence au service des intérêts américains.
Sur le plan économique, la Chine a dénoncé l’imposition récente d’un tarif douanier de 10 % sur les produits haïtiens par Washington, une mesure jugée « injuste » et « contre-productive » dans un pays déjà au bord de l’effondrement.
Appelant au respect du principe de non-ingérence, Pékin invite les États de la Caraïbe à jouer un rôle plus actif dans la résolution de la crise, estimant que les acteurs régionaux sont mieux placés pour comprendre et accompagner le peuple haïtien.
Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions diplomatiques accrues entre la Chine et les États-Unis. Le président américain Donald Trump a récemment relevé les droits de douane sur plus de 200 % des produits chinois, accentuant le climat de confrontation entre les deux puissances.
Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)