Haïti : MSF alerte sur l’explosion des violences sexuelles à Port-au-Prince
Getting your Trinity Audio player ready...
|
La recrudescence des violences sexuelles et sexistes frappe durement la capitale haïtienne. L’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a révélé avoir pris en charge 4 463 survivants de ces agressions en 2024, un chiffre alarmant qui témoigne d’une escalade inquiétante par rapport aux années précédentes.
Port-au-Prince, 15 janvier 2024 – Dans un communiqué publié le 13 janvier, MSF souligne que les victimes se présentent dans ses cliniques de Pran Men’m, à la maternité de Carrefour, et désormais à son hôpital de Cité Soleil. Comparé aux 3 207 cas recensés en 2023 et aux 1 775 de 2022, le nombre de patients ne cesse d’augmenter.
Le rapport de MSF met également en lumière une tendance préoccupante : de plus en plus de victimes rapportent que leurs agresseurs leur sont inconnus. Les agressions impliquent souvent des gangs armés, parfois en présence des proches des victimes. Parmi les survivants figurent des enfants, ainsi que des personnes déplacées, fuyant l’insécurité dans les quartiers sous le contrôle des groupes armés.
« Toute personne ayant été victime de violences sexuelles mérite de pouvoir faire des choix éclairés concernant sa santé et son avenir », a déclaré Diana Manilla Arroyo, cheffe de mission de MSF en Haïti. « Ces services doivent inclure des soins médicaux, un soutien psychologique, une aide socio-économique, et des lieux d’hébergement sûrs. »
MSF déplore le manque de structures adaptées pour accueillir les survivants. « L’un des plus grands défis est que, même après les soins, les survivants n’ont nulle part où aller en sécurité », ajoute Manilla Arroyo.
Alors que les viols et agressions se généralisent à Port-au-Prince, les besoins de protection et d’accompagnement pour les survivants demeurent criants. La violence continue de ravager la capitale, transformant chaque jour un peu plus la ville en un espace de survie pour ses habitants.
Mederson Alcindor
Vant Bèf Info (VBI)