Haïti : Marco Rubio alerte sur une dérive inquiétante et appelle à une intervention de l’OEA

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Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a tiré la sonnette d’alarme sur la crise haïtienne, lors d’une audition devant la commission des relations étrangères du Sénat. Rapporté par le Miami Herald, son discours dénonce l’inefficacité de la mission multinationale dirigée par le Kenya et plaide pour une intervention régionale sous l’égide de l’Organisation des États américains (OEA).

Washington, 20 mai 2025 – « Haïti se dirige très rapidement vers une très mauvaise direction », a averti Rubio. Selon lui, la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS), soutenue par les États-Unis, ne suffira pas à elle seule pour rétablir l’ordre dans un pays en proie à la violence des gangs. Il a notamment souligné la passivité de plusieurs pays de la région et le manque de contributions financières.
Le haut diplomate a plaidé pour une réponse régionale plus coordonnée, en rappelant le précédent de 1965, où l’OEA avait mené une opération militaire en République dominicaine. « Pourquoi avons-nous une Organisation des États américains si elle est incapable de répondre collectivement à une grave catastrophe dans notre hémisphère ? » a-t-il questionné.
Rubio a salué l’engagement du Kenya et d’autres pays impliqués, mais a appelé l’OEA à jouer un rôle moteur dans la création d’une nouvelle force multinationale. Il a mis en garde contre les conséquences régionales d’une inaction prolongée.
Le sénateur a également rappelé l’ampleur de la crise sécuritaire en Haïti, où quelque 30 000 membres de gangs contrôlent les routes, pratiquent l’extorsion, le kidnapping, et alimentent le trafic d’armes et de drogues. « Cette approche traditionnelle du maintien de la paix ne résoudra pas ce défi si particulier », a-t-il insisté.
Cette déclaration intervient alors qu’Haïti s’enfonce davantage dans le chaos. Dans l’Ouest, l’Artibonite et le Centre, les violences se poursuivent. Le plus grand barrage hydroélectrique du pays, à Péligre, a été mis à l’arrêt par des membres de la société civile de Mirebalais, en signe de protestation contre l’inaction des autorités face aux groupes armés.
Depuis, la capitale est plongée dans le noir, ajoutant une nouvelle couche de tension dans un pays déjà à bout.
Widberlin Senexant
Vant Bèf Info (VBI)
Avec Miami Herald