Haïti-Manifestations : La Fondation Je Klere met en doute le professionnalisme de la police haïtienne
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Le professionnalisme de la Police nationale d’Haïti (PNH) a été remis en cause par l’organisation de Défense de Droits humains baptisée » Fondation Je Klere ». C’est ce qu’on peut lire dans une note de protestation signée de la directrice exécutive de cette entité, Marie Yolène Gilles, au terme de la journée de mobilisation anti-gouvernementale le 18 novembre 2020.
Port-au-Prince, le 20 novembre 2020._La directrice exécutive de la Fondation Je Klere (FJKL) , Marie Yolène Gilles dit exprimer ses vives préoccupations face aux actes de violence enregistrés lors de la journée de mobilisation organisée par l’opposition visant à exiger le départ du Président de la République, Jovenel Moïse.
Deux jours après cette journée de protestation, la militante en droits humains dit constater que, dans la région métropolitaine, la Police Nationale d’Haïti (PNH), a fait preuve d’un manque de professionnalisme criant.Elle a déploré le fait que les forces de l’ordre ont fait usé abusivement de la force à travers différentes communes du pays.
D’abord, au carrefour Alix Roy, des manifestants ont commencé à se réunir de manière pacifique au lorsque la police a fait une intervention brutale en faisant un usage massif de gaz lacrymogène pour les disperser. Des résidents de la zone ont beaucoup souffert de cet usage excessif et injustifié de gaz lacrymogène par la Police. Cette façon d’agir est utilisée par la Police dans plusieurs autres zones de la région métropolitaine, a t-elle fustigé.
À Delmas 48, par l’usage abusif de gaz lacrymogène et de balles réelles, la Police a mis une fin prématurée à la manifestation soulevant, de ce fait, la colère des manifestants. Il s’en est suivi l’incendie d’un véhicule de police immatriculé au numéro 1-00093 posté à Delmas 69 et une tentative d’incendie d’une station d’essence à Delmas 63. En outre, plusieurs véhicules ont eu leurs vitres brisées.
Dans la zone du Champ de Mars, siège du Palais Présidentiel, la Police a établi un périmètre de sécurité et s’est livré à un usage excessif de gaz lacrymogène, de balles en caoutchouc et de balles réelles faisant un mort par balles et des blessés dont cinq parmi eux souffrant de graves lésions.
Aussi, un backup de la Brigade d’Opération et d’Interventions Départementales (BOID) a heurté violemment et volontairement deux manifestants se trouvant sur une motocyclette.Cette tentative d’assassinat n’a fait l’objet d’aucune réaction immédiate de la part des responsables de la police. En réaction, les manifestants ont tiré des pierres à l’endroit des policiers faisant deux blessés au niveau des forces de l’ordre.
Au niveau de la zone métropolitaine deux (2) agents du Corps d’Intervention du Maintien de l’Ordre (CIMO) ont été blessés, alors qu’un mort a été recensé dans le camp des manifestants.Il s’agit de Mackenson Duvivier, tué d’une balle à la tête dans la zone du Champ de Mars.
De plus, huit blessés par balles sont à déplorer parmi les manifestants. Ces derniers recevaient des soins que nécessitaient leurs cas à l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH).Ce bilan ne tient pas compte des cas de blessés par balle en caoutchouc qui ne se sont pas faits soignés dans les hôpitaux visités par la FJKL après la manifestation, a précisé la note.
En dernier lieu, six personnes ont été arrétées.Elles sont toutes accusées de troubles à l’ordre public.
Fort de ces constats, la Fondation Je Klere (FJKL) demande au nouveau Directeur Général a.i.de la Police, Monsieur Léon CHARLES d’identifier et de renvoyer à la justice répressive, les policiers coupables d’usage abusif de la force, d’identifier également l’auteur de l’assassinat de Mackenson Duvivier ainsi que la patrouille policière qui a heurté deux personnes à bord d’une motocyclette au Champ-de-Mars et d’empêcher la politisation de la police et de travailler plutôt à sa professionnalisation.
Vant Bèf Info (VBI)