Haïti : l’État face à la perte de contrôle de ses frontières

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En Haïti, la sécurité des frontières est devenue un enjeu critique. Les frontières terrestres et maritimes, autrefois sous le contrôle de l’État, sont désormais exploitées par des entités criminelles, notamment des gangs et des contrebandiers. Cette situation révèle une grave faiblesse du gouvernement haïtien dans la gestion de ces zones stratégiques.

Port-au-Prince, le 28 Aout 2024- Traditionnellement, les frontières d’un pays sont protégées par l’armée et surveillées par des entités telles que les douanes, la police, et les services d’immigration pour réguler les flux entrants. Cependant, en Haïti, ces structures de sécurité sont dépassées par la montée en puissance des gangs. Ces groupes criminels, profitant de la fragilité de l’État, utilisent les frontières pour mener des activités illicites telles que le trafic de drogue, d’armes, de munitions, ainsi que la traite des personnes.

Les gangs ne se limitent plus au contrôle des territoires urbains ; ils ont étendu leur influence aux mers. Dotés de leurs propres bateaux, ils construisent des ports clandestins pour faciliter leurs opérations et contrôlent même certains ports privés. Des incidents de kidnapping et de détournement de marchandises en mer ont été signalés à plusieurs reprises, illustrant l’incapacité de la marine haïtienne à protéger les eaux territoriales.

Par ailleurs, les contrebandiers, en collaboration avec les gangs, exploitent les failles de l’État pour introduire des marchandises de manière illégale en provenance de la République dominicaine, privant ainsi le pays de revenus fiscaux importants. Face à cette situation, l’État haïtien doit impérativement renforcer sa présence et ses capacités de surveillance aux frontières, en établissant une coopération internationale avec la République dominicaine et en restaurant l’autorité de l’État sur ces zones vitales.

Azaine Mauryle

Vant Bèf Info (VBI)