Haïti : les troupes kényanes en première ligne, isolées face aux gangs, les autres soldats en retrait

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Depuis leur arrivée en juin 2024, dans le cadre de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMAS), les soldats kényans déployés en Haïti affrontent seuls la violence des gangs dans les quartiers les plus dangereux de Port-au-Prince, notamment autour de l’aéroport et dans le département de l’Artibonite. Ils dénoncent un manque de soutien de la part des autres contingents, qui se limiteraient à des tâches de surveillance statique, rapporte l’agence EFE.

Port-au-Prince, le 14 mai 2025 — Plus de 1 000 militaires kényans sont engagés dans des opérations à haut risque. Plusieurs ont été blessés ou tués, tandis que leurs équipements, jugés insuffisants, compliquent les interventions : véhicules blindés en panne, absence de couverture aérienne et ordres mal coordonnés. « Les criminels sont mieux armés que nous », confie un soldat à l’agence de presse espagnole.

Les difficultés sont également logistiques et administratives. Certains militaires n’ont été payés que pour les premiers mois de mission, ce qui alimente frustrations et tensions. Des accusations de favoritisme interne viennent renforcer un sentiment d’injustice et de désorganisation.

Alors que les autres pays membres de la mission (Guatemala, Salvador, Belize, Jamaïque, Bahamas) tardent à s’impliquer activement, les soldats kényans se disent abandonnés. Malgré les alertes répétées, les conditions ne changent pas. Pour eux, la promesse de soutien international semble se transformer en un combat mené seuls, au prix de vies humaines.

Mederson Alcindor
Vant Bèf Info (VBI)

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