Haïti : les proches de Fritz Jean exhortent le Premier ministre Fils-Aimé à agir face à l’insécurité

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Alors que le Conseil présidentiel de transition (CPT) approche de sa première année d’existence, des membres de l’Accord de Montana montent au créneau. Ils dénoncent l’inaction persistante des autorités face à la recrudescence de la violence, et pressent le CPT de pousser le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé à adopter des mesures concrètes pour restaurer la sécurité nationale.

Delmas, le 22 avril 2025 – Lors d’un point de presse ce mardi, le collectif des signataires de l’Accord de Montana a exprimé sa profonde déception.
Un an après la mise en place du CPT, aucun progrès notable n’a été enregistré, en particulier sur la question de la sécurité, selon les membres du groupe.
Erso Ertilus a rappelé que le Conseil présidentiel s’était vu confier deux grandes priorités : rétablir la sécurité et organiser des élections, conformément à l’Accord du 3 avril 2024 ayant institué le CPT. Pourtant, selon lui, ces engagements demeurent sans suite. À ses yeux, le statu quo prévaut.
De son côté, Me Chanel Louis, figure politique du Collectif, pointe du doigt des divisions internes au sein du Conseil supérieur de la Police nationale (CSPN). Il déplore une méfiance chronique entre ses membres, rendant toute stratégie contre les gangs inefficace.
Il fustige également le bras de fer entre le Premier ministre et le directeur général de la Police nationale, appelant le CPT à mettre fin à cette « guerre froide » afin de favoriser une collaboration effective dans la lutte contre l’insécurité.
Mise en garde et dénonciation d’agissements non coordonnés
Le collectif KAPESAM dénonce également l’usage de drones kamikazes par une Task Force placée sous l’autorité de la Primature, sans coordination avec la Police nationale. Une situation qu’il qualifie de dysfonctionnelle et dangereuse.
Un ultimatum de deux mois a été lancé par le groupe à Fritz Jean, président du CPT, afin qu’il manifeste clairement sa volonté de désarmer les groupes armés.
Et ce, malgré l’adoption d’un budget qualifié de « budget de guerre » et le déploiement sur le terrain d’une mission multinationale. Les gangs continuent leur expansion dans de nouvelles zones, et la population, toujours en détresse, attend toujours des signes tangibles d’une amélioration.
Jean Allens Macajoux
Vant Bèf Info (VBI)