Haiti: les forces de l’ordre sont à la défensive face à l’offensive des gangs armés contre une population inoffensive

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Les forces de sécurité d’Haïti, sont confrontées à une recrudescence des attaques de gangs armés, laissant ainsi la population dans une situation d’insécurité constante. Ces derniers mois, plusieurs quartiers et villes du pays ont été la cible de violences, exposant par conséquent la PNH, les FAD’H et la MMSS à leurs limites.

À chaque nouvelle attaque, les forces de l’ordre tentent de repousser les gangs. Cependant, cette stratégie défensive ne suffit plus. En se contentant de réagir sans initiative offensive durable, la police nationale d’Haïti, les Forces armées d’Haïti et la Mission multinationale laissent le temps aux groupes criminels de se réorganiser et de revenir à la charge, renforçant ainsi leur stratégie et leur influence

En outre, l’approche actuelle des autorités sécuritaires, les exposent à un conflit sans fin, sans perspective de victoire. De fait, les gangs étendent non seulement leur emprise géographique, mais gagnent aussi la résignation des citoyens, de plus en plus habitués à vivre sous leur contrôle. Cette situation pourrait conduire à un ancrage durable de la criminalité dans les mentalités, rendant toute tentative de reprise encore plus difficile.

Par ailleurs, la population haïtienne, désespérée et désemparée, se retrouve sans moyen efficace pour résister aux assauts des gangs. Dans certains quartiers, les résidents improvisent des moyens de défense ; néanmoins, ceux-ci sont souvent insuffisants face à l’arsenal des criminels. Ainsi, la frustration et la peur grandissent, tandis que l’État peine à garantir la sécurité de ses citoyens.

Les groupes armés poursuivent, de leur côté, leur quête de contrôle territorial. Leur avancée se traduit par des actes de violence extrême : de meurtres, de vols, de pillages, de viols et d’incendies, exécutés sans crainte de représailles. Chaque nouvelle attaque renforce leur emprise et accroît l’angoisse au sein de la population.

En conséquence, l’incapacité des policiers et des soldats pour neutraliser les chefs de gangs et à démanteler leurs réseaux mine la confiance des citoyens. Sans une refonte stratégique, les gangs continueront de dominer, imposant leur loi par la terreur. Par ailleurs, la perte de confiance des citoyens envers la PNH et l’État pourrait mener à un effondrement total des institutions.

Après chaque assaut, les forces de l’ordre réapparaissent, mais sans véritable avancée. Dès lors, une réforme profonde et une stratégie claire sont essentielles pour reprendre les régions occupées par les gangs. Dans le cas contrire, Haïti risque de voir son système de sécurité s’effondrer face à des groupes armés de plus en plus puissants. La question demeure : si la PNH et l’armée sont débordées, qui protégera Haïti et sa population ?

Mederson ALCINDOR
Vant Bèf Info (VBI)