Haïti : Les étés de notre enfance perdus dans le chaos

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Les vacances d’été en Haïti, autrefois synonyme de joie et de retrouvailles familiales, sont aujourd’hui marquées par l’insécurité et la violence. Les traditions et les activités estivales qui unissaient autrefois les familles sont désormais des souvenirs lointains. Comment ces bouleversements ont-ils transformé la vie des Haïtiens depuis 2018 ?

Adieux aux Traditions Familiales

Il y a cela 5 cinq ou à dix ans, les familles haïtiennes profitaient de l’été pour se rendre dans les provinces pour entre autres retrouver les grands-parents et renouer avec leurs racines. Les enfants jouaient librement dans les champs, savouraient des fruits frais et écoutaient les récits des anciens.

Depuis 2018, ces moments précieux sont en voie de disparition. Lea groupes armés prennent le large de plus en plus, ce qui rend presqu’impossible les voyages vers les villes de provinces. Les fêtes de village et les réunions familiales, autrefois des temps forts de l’été, sont devenues rares, plongeant de nombreuses familles dans une nostalgie amère.

Plages et Plein Air : Un Souvenir Doux-Amer

Autrefois, les plages d’Haïti étaient des refuges de bonheur. Les familles installaient leurs parasols et les enfants construisaient des châteaux de sable sous le soleil éclatant. Depuis 2018, ces scènes idylliques sont devenues quasi impossibles. La crainte des enlèvements et des violences limitent les déplacements vers les côtes. Les journées de mer, jadis une tradition estivale, sont remplacées par la peur et l’incertitude, privant les enfants de moments de liberté et de joie.

Mirla une jeune écolière, a fait part son inquiétude face à l’insécurité qui s’installe dans la capitale. “La dernière fois que je suis rendue à la mer c’était en 2018, depuis lors la nostalgie m’envahit car je ne peux y retourner“, a -t-elle indiqué. Mirla dit avoir hâte de retrouver ses parents qui résident dans le Grand-Sud du pays.

Déplacements Familiaux : Des Voyages Risqués

Les voyages vers des ville de province pour visiter les grands-parents étaient des moments forts de l’été. Ces déplacements permettaient aux enfants de se reconnecter avec la nature et de découvrir leurs origines. Aujourd’hui, ces trajets sont devenus trop risqués. Les routes nationales sont souvent contrôlées par des gangs armés, empêchant les familles de quitter la relative sécurité des zones urbaines. Les grands-parents, autrefois entourés de leurs petits-enfants, se retrouvent de plus en plus isolés, renforçant un sentiment de perte et de désolation.

Jeux Traditionnels : Une Érosion Inquiétante

Les rues et les cours d’Haïti résonnaient autrefois des rires des enfants jouant aux billes, à la marelle ou au saut à la corde que ce soit à Port-au-prince ou en province. Ces jeux traditionnels, qui encourageaient l’interaction sociale et la créativité, sont aujourd’hui en voie de disparition. L’insécurité croissante empêche les enfants de jouer librement à l’extérieur. De plus, la montée en puissance des tablettes et smartphones remplace ces activités en plein air, modifiant profondément les habitudes d’amitié et de camaraderie des jeunes.

Tournois de Football Quartiers: La Passion Étouffée

Dès que le mois de juin annonce la fin des activités scolaires, dans les rues de Port-au-Prince, sous une chaleur tropicale, les quartiers populaires vibraient au rythme des tournois de football couramment appelé “Ti kan” durant l’été. Les jeunes, rêvant de devenir les prochaines stars, se réunissaient pour des matchs enflammés. Ces tournois étaient plus que des jeux : ils étaient des événements communautaires, unissant les quartiers autour d’une passion commune. Depuis 2018, ces compétitions sont devenues rares. L’insécurité et la violence rendent les rassemblements dangereux. Les terrains de jeu, autrefois remplis de vie, sont désormais souvent déserts, laissant les jeunes privés de leur échappatoire favorite.

Une Génération Confinée

Les enfants haïtiens, autrefois impatients de retrouver la liberté des vacances d’été, sont désormais confinés chez eux. Les camps d’été et les activités collectives ont disparu, remplacés par une monotonie pesante. L’insécurité limite les opportunités de découverte et d’épanouissement, affectant le bien-être mental et physique des jeunes. Les interactions sociales se font principalement via des écrans, modifiant la nature des relations entre enfants et laissant une empreinte durable sur leur développement.

A cause de l’insécurité grandissante dans le pays, ces activités sont quasiment inexistantes. Les activités nocturnes sont disparaître depuis plusieurs années. Pas de loisirs pour les enfants. Dorénavant , avec la situation sécuritaire, beaucoup de zones dans la region métropolitaine de Port-au-prince sont devenues infréquentables.

A Port-au-prince, depuis plus de quatre (4) ans, les divertissements privilégiés sont ceux de “Car Wash”. Une activité estivale qui se tient toujours dans l’après-midi où les jeunes, dans une ambiance musicale très animée et en pleine rue, accompagné d’un DJ parfois s’aspergent d’eau avec des pompes de lavage d’autos, ou autres pour s’amuser entre eux. Ils suffit de faire mouiller dans une ambiance débordante. Une activité qui est déconseillée aux mineurs.

Likenton JOSEPH
Vant Bèf Info (VBI)