Haïti : Les conséquences de la crise économique sur les familles monoparentales

Getting your Trinity Audio player ready...

La crise économique qui frappe Haïti depuis plusieurs années, a des répercussions profondes sur la vie quotidienne des citoyens. Cependant, elle affecte particulièrement les familles monoparentales, qui doivent relever de nombreux défis pour survivre dans un contexte de plus en plus difficile. Alors que le pays connaît une inflation galopante, une dévaluation de la gourde et une instabilité politique chronique, ces familles, souvent parmi les plus vulnérables, voient leur situation se détériorer davantage.

Port-au-Prince, le 29 mars 2025.-L’impact de la crise économique sur les familles monoparentales en Haïti est indéniable. Selon l’économiste Bradley Jérôme, la hausse des prix des produits de première nécessité, tels que la nourriture, l’eau potable et les médicaments, exerce une pression énorme sur ces foyers, qui disposent généralement de revenus limités. La situation est d’autant plus compliquée pour les mères célibataires, qui doivent assumer seules la responsabilité financière et émotionnelle de leurs enfants.

Les ménages dirigés par une seule personne, en particulier les femmes, sont confrontés à des difficultés accrues dans un pays où le chômage est élevé et où les opportunités économiques sont rares. Avec un salaire moyen insuffisant pour subvenir aux besoins essentiels, beaucoup de ces familles doivent recourir à l’aide de la famille élargie, à de petits boulots ou encore à l’endettement pour joindre les deux bouts.

« La situation s’aggrave de jour en jour. Je suis très inquiète, car je suis dans l’impossibilité de subvenir aux besoins essentiels de mes enfants », confie une jeune mère de trois enfants, épouse d’un policier récemment tué. Elle explique qu’elle doit payer les frais scolaires, nourrir ses enfants quotidiennement, alors qu’elle ne travaille pas. Pour survivre, elle s’est tournée vers le secteur informel, une réalité partagée par de nombreuses mères en Haïti.

Les enfants, premières victimes de cette crise

Les enfants issus de ces familles sont souvent les plus touchés par la crise économique. Ils grandissent dans des conditions de vie précaires, avec un accès limité à l’éducation et des problèmes de santé qui s’aggravent. De nombreuses mères, incapables de payer les frais de scolarité ou d’acheter des fournitures scolaires, sont contraintes de retirer leurs enfants de l’école, compromettant ainsi leur avenir.

Jhon Sidel, un enfant de 11 ans rencontré près de l’Épidor, situé sur l’autoroute de Delmas, raconte qu’il ne connaît pas son père et que sa mère, qui fait des ménages chez d’autres familles, ne peut pas subvenir à ses besoins. Contraint de mendier dans les rues pour se nourrir, il partage son rêve : « Parfois, j’ai honte de voir des enfants de mon âge rentrer de l’école alors que je reste dans les rues. Mais je veux toujours devenir médecin pour soigner les malades. » Malheureusement, il a dû abandonner l’école, sa mère étant dans l’impossibilité de payer ses frais de scolarité.

L’absence de soutien institutionnel

Dans un contexte où l’État haïtien peine à offrir une aide substantielle aux populations les plus vulnérables, les familles monoparentales se retrouvent souvent sans filet de sécurité. Les programmes d’assistance sociale sont limités et les institutions publiques qui devraient leur venir en aide sont souvent débordées ou inefficaces. Cette carence de soutien institutionnel pousse ces familles à se débrouiller seules, souvent dans un environnement social et économique hostile.

La crise économique que traverse Haïti ne fait qu’aggraver les inégalités et les difficultés auxquelles sont confrontées les familles monoparentales. Alors qu’elles luttent pour survivre dans un climat d’instabilité, il est urgent de mettre en place des politiques publiques et des solutions concrètes pour leur permettre de se reconstruire et de briser le cycle de la pauvreté.

Dans ce contexte, une intervention du Fonds national de l’éducation (FNE) pourrait s’avérer essentielle pour prendre en charge ces enfants et leur permettre de retrouver le chemin de l’école. Sans une action rapide et efficace, une génération entière risque d’être sacrifiée sur l’autel de la crise économique.

Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)

Un commentaire

  • Didier Espérance

    Peyi-a chaje lajan ladanl’ tout janw wè gen soufrans lan , kite se nan yon bagay ki pa menm enpotan leta tou prè pou envesti poutan sa ki enpotan yo neglije e menm inyore . … Selman! se tout bagay sa yo ki fe moun vin bandi n’ap site : lenjistis nan tout sans , vye mantalite Ayisyen, move fason yonn ap fonksyone ak lòt , mizèrere , moun pa ka travay , leta pa bay regle anyen pou li elatriye. Monchè o fok ta gen tout Jenn gason sa yo ki anraje konsa ak zam nan men yo nan lari -a , fok ta gen bandi konsa nan peyi-a….

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *