Haïti : légitimité et responsabilité des autorités de l’État en question

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En Haïti, l’exercice du pouvoir s’accompagne d’une remise en question constante de la légitimité des autorités. Loin d’être perçus comme de simples détenteurs de titres, les dirigeants doivent incarner compétence et vision pour gagner la confiance de la population. Pourtant, l’absence de résultats concrets et la mauvaise gouvernance nourrissent une défiance généralisée, fragilisant davantage l’État.

Delmas, le 5 mars 2025 – Alors que, dans d’autres pays comme les États-Unis sous Donald Trump ou la France sous Emmanuel Macron, l’exercice du pouvoir repose sur un cadre institutionnel solide et un processus électoral formalisé, Haïti peine à asseoir une gouvernance crédible. L’État haïtien souffre d’une institutionnalisation faible, d’une déconnexion du pouvoir avec les réalités sociales et d’un manque de leadership capable d’inspirer une adhésion populaire. Conséquence : les décisions officielles sont perçues comme imposées plutôt que légitimes, renforçant ainsi la méfiance des citoyens.

Dourason Charles, étudiant en Master 2 d’études politiques au Nouveau Collège d’Études Politiques de Paris, insiste sur le rôle fondamental des dirigeants : « Les autorités de l’État doivent faire preuve de compétence et de patriotisme. Être une autorité, c’est être un patriote et un visionnaire. » Son analyse met en lumière une exigence essentielle : l’engagement réel envers le bien commun.

Toute fonction d’autorité suppose une prise de décision éclairée, une gouvernance transparente et une capacité à répondre aux attentes du peuple. Or, en Haïti, cette responsabilité est souvent entravée par des intérêts personnels, des conflits d’influence et un manque de vision à long terme.

Dourason Charles rappelle également que l’un des piliers d’un État légitime reste la garantie des droits fondamentaux des citoyens. Restreindre ces droits reviendrait à fragiliser davantage une démocratie déjà éprouvée. Dans toute nation en quête de progrès, la stabilité repose sur une relation de confiance entre les autorités et le peuple, basée sur le respect des libertés individuelles et une gouvernance responsable.

En Haïti, la remise en question de la légitimité des dirigeants traduit un dysfonctionnement profond du système de gouvernance. Pour rétablir la confiance et assurer un avenir stable, les autorités doivent démontrer leur engagement à travers des actions concrètes, une vision durable et un respect strict des principes démocratiques. Le renouveau du pays dépend de l’émergence d’une classe dirigeante compétente et engagée, prête à œuvrer pour l’intérêt national.

Judelor Louis Charles
Vant Bèf Info (VBI)

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