Haïti : le silence assourdissant des grands donneurs de leçons d’autrefois complices de leur propre échec

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Par Wandy CHARLES

Le pays vacille au bord du précipice, rongé par une insécurité tentaculaire qui semble savamment orchestrée, mais désormais hors de contrôle. Une société effondrée, un peuple abandonné, une économie exsangue. Et pourtant, la véritable tragédie ne réside pas seulement dans cette descente aux enfers, mais dans le silence stupéfait de ceux qui, autrefois, criaient au scandale à chaque coin de rue.

Où sont-ils, ces grands donneurs de leçons, ces experts autoproclamés de la politique et du changement ? Les leaders de l’opposition, les anciens ministres, les présidents passés qui avaient fait des plateaux télé, leur terrain de chasse favori pour dénoncer, critiquer et accuser ? Aujourd’hui, face à une situation d’une gravité sans précédent, ils ont disparu de la circulation comme des fantômes dans la nuit.

Aucune déclaration. Aucune proposition. Pas même un murmure pour condamner ou tenter de sauver une barque qui est entrain de daire naufrage de toutes parts. Ces figures qu,i jadis, ont monté des barricades, versé de l’huile sur les routes, brûlé des pneus en guise de réponse à la gestion de l’État, semblent s’être éteintes. Et avec elles, toute trace de responsabilité ou d’engagement. Les anciens présidents, Premiers ministres, ministres, directeurs généraux, secrétaires d’État, ces individus qui prétendaient porter sur leurs épaules l’avenir de ce pays, sont aujourd’hui plongés dans un mutisme déconcertant. Là où leur expertise, leur savoir-faire et leur voix devraient éclairer une nation plongée dans l’obscurité, ils brillent par leur absence.

Peut-être que l’histoire jugera sévèrement ce silence complice. Car qu’est-ce qu’un homme d’État sinon un serviteur du peuple, même lorsqu’il n’est plus au pouvoir ? Le peuple réclame des solutions, une direction, une étincelle d’espoir. Mais ces élites, qui auraient dû être des bâtisseurs de ponts en temps de crise, choisissent de se terrer dans leur confort. Ce silence est un aveu, un cri silencieux de culpabilité. Car ne rien dire, ne rien faire, c’est accepter que la catastrophe s’installe. Ceux qui se taisent aujourd’hui, après avoir clamé leur savoir-faire, sont des complices du chaos qu’ils dénonçaient hier.

Alors, à ces grands absents, nous posons la question : à quoi servez-vous ? Que faites-vous de votre expérience, de vos réseaux, de votre prétendu patriotisme ? Combien de temps allez-vous encore fuir vos responsabilités pendant que le peuple croule sous le poids de vos échecs cumulés?

Le silence n’est pas une réponse. Et le peuple ne pardonnera pas.

Vant Bef Info (VBI)

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