Haïti : Le groupe politique « 21 décembre » dénonce les dérives du pouvoir, critique l’avant-projet de Constitution

Alors que la situation en Haïti se détériore chaque jour davantage, le regroupement politique « 21 décembre » – signataire de l’accord ayant mis en place le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) – sort de son silence. Dans une note rendue publique ce 15 juin 2025, les membres de cette plateforme dénoncent l’échec de la transition, remettent en question l’avant-projet de Constitution et appellent à une profonde refondation du processus politique en cours.

Port-au-Prince, 15 juin 2025—Le regroupement politique « 21 décembre », acteur clé de l’accord du 3 avril 2024 qui a conduit à la création du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), exprime de sérieuses inquiétudes face à la dérive de la gouvernance actuelle. Dans un document officiel transmis à la presse, le groupe dresse un constat sévère de la situation du pays et appelle à des réajustements profonds.

Sur le plan sécuritaire, le « 21 décembre » tire la sonnette d’alarme. Selon les chiffres de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), Haïti compte aujourd’hui plus de 1,3 million de déplacés internes, principalement en raison des violences perpétrées par des groupes armés. Les récentes attaques à Mirebalais et Saut-d’Eau ont entraîné à elles seules près de 147 000 nouveaux déplacés dans le département du Centre.

La situation économique n’est guère plus reluisante. L’inflation atteint 26,8 % en avril 2025, la croissance est en chute libre avec un taux négatif de -2,5 %, et les investissements privés ont plongé de 36,3 %, selon les données de l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI). Le groupe politique déplore que cette crise sécuritaire entraîne une véritable asphyxie économique.

Sur la question de la réforme constitutionnelle, le « 21 décembre » se montre réservé. Il reconnaît l’initiative du Comité de pilotage de la Conférence nationale, mais estime que l’avant-projet de nouvelle Constitution manque de légitimité en raison d’un processus jugé peu inclusif. Le climat de violence, selon eux, empêche un débat serein et menace d’accentuer les divisions sociales. Le groupe appelle à la création d’un environnement sécurisé pour permettre des consultations nationales élargies sur cette réforme cruciale.

Bien que la structure se dise favorable à la tenue d’un référendum constitutionnel et d’élections démocratiques, elle juge irréaliste leur organisation avant le 7 février 2026, malgré la présence d’un CEP et la disponibilité de matériel électoral.

Le « 21 décembre » considère que le Conseil Présidentiel de Transition est devenu dysfonctionnel, dominé par des intérêts personnels au détriment de la cohésion nationale. Il appelle à une relance urgente du dialogue national, avec le soutien de la communauté internationale, afin de sauver les derniers espoirs de la transition.

Toutefois, il faut rappeler que le groupe n’est pas qu’un simple signataire de l’accord du 3 avril. Il est représenté au sein du CPT par le Dr Louis Gérald Gilles, et il a également désigné l’actuel ministre de la Santé publique, confirmant ainsi sa responsabilité politique directe dans la gestion actuelle.

Vant Bèf Info (VBI)

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