Haïti: Le Conseil Supérieur des Salaires propose un salaire minimum inférieur à 1500 gourdes

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Dans son rapport transmis à l’executif au cours de cette semaine, le Conseil supérieur des salaires (CSS) propose un salaire journalier de 625 gourdes, soit un ajustement de 125 gourdes pour les ouvriers du secteur textile. Le syndicaliste Dominique St-Eloi dénonce le secteur patronal dans cette démarche.

Port-au-Prince, le 18 février 2022.- Alors que les ouvriers du secteur textile réclament un salaire minimum de 1 500 gourdes pour une journée de travail, leurs revendications semblent n’avoir pas été prises en compte par le Conseil supérieur des salaires (CSS).

En effet, dans son rapport soumis à l’exécutif au cours de cette semaine, le Conseil supérieur des salaires propose une grille de salaire qui prendra en compte les travailleurs par segment.
Le salaire minimum est fixé à 650 gourdes par journée de huit heures de travail pour le segment A, regroupant les activités dans la production privée d’électricité ; les institutions financières (banques, maisons de transfert, sociétés d’assurance) ; les télécommunications ; le commerce import-export ; supermarchés ; les bijouteries ; les galeries d’art ; les magasins de meubles, de mobilier et d’appareils électroménagers ; le cabinet de médecins, les polycliniques, les hôtels 4 hibiscus.

Pour le Segment B, un salaire minimum de 550 gourdes par journée de huit heures de travail est proposé par le CSS dans les secteurs : bâtiments et travaux publics (BTP) ; entreprises de location de camions et d’engins lourds ; entreprises de location de matériaux de construction ; entreprises de transport de matériaux de construction ; quincailleries ; autres institutions financières (coopératives, caisses populaires…, hôtel 3 hibiscus, industries manufacturières tournées vers le marché local.
Un salaire minimum de 500 gourdes par journée de huit heures de travail est offert dans les : Restaurants ; agriculture, sylviculture, élevage et pêche ; industrie de transformation de produits agricoles ; commerce de détails, sauf supermarchés, bijouteries, magasins de produits cosmétiques et de vêtements.

Pour le Segment E, le CSS propose un salaire minimum de 325 gourdes pour huit heures de travail en une journée, pour le personnel de service à domicile, c’est-à-dire les gens de maison.
Le CSS propose un salaire minimum de 625 gourdes par journée de huit heures de travail dans les industries d’assemblage tournées vers l’exportation et autres industries manufacturières tournées vers l’exportation, le segment F.
Pour le Segment G, le CSS recommande un salaire minimum de 550 gourdes par journée de huit heures de travail dans les agences de sécurité privée et les entreprises de distribution de produits pétroliers.

Le CSS propose un salaire minimum de 550 gourdes par journée de huit heures de travail dans les écoles professionnelles privées et les institutions privées de santé employant plus de 10 personnes et qui offrent des services d’hospitalisation, regroupant le segment H.

Aussi, faut-il rappeler que les ouvriers du secteur textile ont organisé en deux semaines, 4 journées de protestation pour exiger un salaire minimum de 1 500 gourdes par jours. Pendant ces quatres journées , des agents de la police nationale d’Haïti ont dispersé leur mouvement à coup de gaz lacrymogène.

Contacté par la rédaction de Vant Bèf Info (VBI), le responsable de la Centrale nationale des ouvriers haïtiens (CNOHA), Dominique St-Éloi dénonce le vice-président de l’Association des industries d’Haïti (ADIH),Clifford Arpaid qui a imposé son propre ajustement, soit 125 gourdes pour les ouvriers ce, à l’insue du CSS, soulignant que le gouvernement a proposé 250 gourdes.

Dominique St-Eloi informe qu’une rencontre a eu lieu ce vendreri entre le Premier Ministre Ariel Henry et les syndicats des ouvriers autour de cette question. « A notre grande stupéfaction, le gouvernement nous a proposé 200 gourdes, soit une diminution de 50 gourdes du montant initial proposé par l’exécutif », se plaint le syndicaliste.

Un délai de 48 heures est accordé au gouvernement pour organiser un conseil des ministres spécial pour statuer sur le sort des ouvriers. Dans le cas contraire, les mobilisations seront reprises à partir de lundi prochain et ce, durant toute la semaine pour faire passer les revendications des ouvriers, informe Dominique St-Éloi.

Le syndicaliste souligne que compte tenu de l’inflation, les ouvriers réclament un salaire minimum de 1 500 gourdes pour une journée de travail avec des accompagnements sociaux pour faire face à cette situation.

La rédaction de Vant Bèf Info reste ouverte au vice-président de l’Association des industries d’Haïti (ADIH),Clifford Arpaid pour toute réaction.

Jean François
Vant Bèf Info VBI