Haïti : La BRH injecte des dollars, les Banques les gardent
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La Banque de la République d’Haïti continue de faire des injections en vue de rendre disponible le dollar américain sur le marché des changes. Plus de 45 millions dollars sont injectés pour le mois de novembre 2020. Et malgré toutes ces injectons, les banques commerciales haïtiennes confisquent les dollars américains et les vendent pas aux clients. Selon des témoignages, certaines banques commerciales ne vendent pas plus que 50 dollars et dans certains cas elles acceptent de céder quelques dollars, pas une grande somme, si le client en fait le dépôt sur son compte bancaire.
Port-au-Prince, le 26 novembre 2020.- Pour le mois de novembre 2020, la Banque de la République d’Haïti (BRH) a injecté 47 millions de dollars américains sur le marché des changes. Soit 12 millions le 3 novembre 2020, 15 millions le 9 novembre, 10 millions le 17 novembre et 10 millions le mercredi 25 novembre 2020. La BRH précise que ces montants sont injectés en vue de soutenir l’offre disponible. Ces montants sont répartis et vendus sur le marché selon les conditions préalablement fixées.
Le billet vert se fait rare malgré les injections
Selon certains citoyens et commerçants, trouver le dollar pour des transactions devient extrêmement difficile. Ils expliquent qu’ils l’achètent jusqu’à 85 gourdes sur le marché informel. Au sujet des banques commerciales, elles ne vendent presque pas, temoigne un citoyen : » je suis arrivé à une banque commerciale située à Delmas. Je m’y suis rendu pas pour acheter de dollars. Bizarrement, dans la ligne à l’intérieur de la succursale, un personnage fulmine à mes oreilles: » pouvez-vous acheter 50 dollars pour moi s’il vous plaît ? Je lui ai dit pas de problème, et du coup, il me donna l’équivalent en gourde, selon le taux qui a été affiché ce jour là. Quand je suis arrivé à la caisse et que j’ai fait la demande auprès de la caissière, elle répondit qu’il n’y en pas, avant d’ajouter que je pourrais le trouver à condition que je le dépose sur mon compte bancaire. Ne pouvant plus rien faire, je remets au personne son argent, a t-il raconté.
Les banques commerciales gardent les billets verts
Si la Banque de la République d’Haïti avait rencontré les importateurs et les producteurs au sujet de leur problème d’approvisionnement en dollars, le 19 novembre dernier, c’est qu’elle est consciente que le billet se fait rare en dépit des injections. Les banques commerciales affichent par exemple de 1à 50 dollars, elles fixent un prix. Et le reste elles vous invitent à consulter un service qui, dans la plus part des cas vous dira qu’il n’y pas de dollars disponibles « , toujours selon les commerçants. Dans ces cas là, si nous voulons réellement continuer notre travail on doit recourir à l’informel. Et là, le taux est assez élevé », se plaignent-ils.
L’économiste Benel Saint Juste parle de jeu de coquins
Réagissant sur le taux de change qui depuis quelques jours vacille, l’économiste et spécialiste en Sciences du développement, Benel Saint Juste soutient que les économistes n’ont pas erré dans leur analyse. « La gourde ne pouvait pas prendre autant de valeur en peu de temps s’il n’avait pas un jeu de coquins dans le dossier. La baisse du dollar doit passer inéluctablement par la production nationale », tranché l’économiste qui a ajouté que les injections de la BRH ne pourront pas aider à rendre disponible le dollar d’autant que les banques les conservent pour elles-mêmes. Il prévoit que la Banque centrale arrivera un moment où elle ne pourra plus injecter de dollars et dès lors, rien ne pourra stopper la descente de la gourde par rapport au dollar américain. Il préconise la révolution régalienne de l’Etat qui selon lui est « l’unique moyen de sortir le pays de cette situation économique désastreuse ».
Vant Bèf Info (VBI)
Vous accuser à tort les banques commerciales pendant que la décision de ne vendre que $50 au client est de la BRH dans le souci dit du gouverneur d’éviter que les gens achètent le dollar au niveau des banques pour les revendre sur le marché parallèle. De plus dit il, le gouverneur de la BRH, ce mois est le mois où le volume de l’importation est élevé ce qui crée une forte demande du billet vert .