Haïti / Justice : Paul Éronce Villard présage un procès équitable sur le massacre de La Saline
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Malgré que le parquet de Port-au-Prince ait mis plus d’un mois avant de constituer le dossier, le Commissaire du Gouvernement de cette juridiction Me. Paul Eronce Villard, est convaincu, de la panoplie de moyens dont dispose la justice pour trouver les preuves y relative. Les retards accumulés dans la constitution du dossier, ne sauraient servir de barrière à la tenue du procès, croit le Chef du parquet.
Port-au-Prince, le 3 Aout 2019:- Jusqu’à son arrivée à la tête du parquet le 18 décembre 2018, le commissaire du gouvernement, près le tribunal de première instance de Port-au-au-Prince, précise que le dossier du massacre de La Saline n’a pas existé.
Cela faisait pourtant plus d’un mois que les faits se sont déroulés. Et pour un Paul Eronce Villard, alors fraichement investi, l’inhabituel, s’avérait pesant. Revenant sur ces moments, Me villard avoue avoir été pris au dépourvu.
« Et c’est pourquoi nous avons instruit aux responsables de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) d’envoyer des enquêteurs sur les lieux, en vu de faire des prélèvements scientifiques et de soumettre à l’appréciation du parquet tous les indices de preuves possibles » a expliqué le parquetier.
Et malgré le temps relativement long qu’avait mis la justice pour constituer le dossier relatif au massacre de La Saline, le chef du parquet de la capitale, est convaincu de la tenue du procès.
» En tant qu’enquêteur de metier, le juge instructeur a une panoplie d’actes distractions qu’il pourra posé vers la recherche de la vérité » soutient Me Villard.
Dès le lendemain du 13 novembre 2018, les informations concernant un massacre perpétré dans le quartier La Saline était pratiquement sur toutes les lèvres.
Pourtant, la situation semble n’avoir pas été une priorité aux yeux du commissaire du gouvernement d’alors, Me. Ocnam Clamé Daméus.
Alors qu’en de pareilles circonstances, le parquet ne devrait tarder à agir indique son actuel chef, se gardant pourtant à mettre en cause quiconque.
Le premier des parquetiers affirme en ce sens et nous citons: « ceux qui me connaissent, ils savent que jamais je ne me pose de « challenge » avec personne «
Quelque temps après le massacre, un rapport préliminaire de la fondation « Je Klere » (FJKL) avait indiqué que le 13 novembre à La Saline, il n’y a pas eu que des morts dans le carnage orchestré par des groupes armés, mais aussi des cas de disparition forcée, de pillage, de vol, viol et déplacés internes.
Des actes qui, selon le FJKL, résultent de l’incapacité de l’État à garantir la sécurité sur l’ensemble du territoire national. Puis est sorti le rapport du réseau national de défense de droits humains. Dans ce document, le RNDDH a évoqué tout carrément un massacre d’Etat.
Il s’est avéré que pour Me Dameus, à l’époque, numéro un du parquet de Port-au-Prince, le dossier était de peu d’importance.
Ocnam Clamé Daméus a-t-il failli à ses responsabilités au regard de la loi ? Son remplaçant, n’a toutefois pas souhaité réagir.
« Je ne repond pas à cette question » dit peromptoirement Me. Paul Eronce Villard.
Le massacre de La Saline débouchera- t-il sur un procès équitable ? Oui, répond le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince.
Pour l’heure, le dossier suit son cours au cabinet d’instruction et le juge Chavannes Etienne a déjà auditionné plusieurs témoins.
Mais compte tenu des retards accumulés dans la constitution du dossier, la question de fiabilité des preuves dans le cadre d’un éventuel procès reste pendante.
Et en dehors de la preuve, Il n’y a point de justice.
Vant Bèf Info (VBI)