Haïti-Justice: Libération des prisonniers, le ministre de la justice donne sa version
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*Face aux nombreuses dénonciations autour de la libération des prisonniers ayant bénéficié de la grâce présidentielle parmi lesquels des condamnés pour des actes répréhensibles, le ministre de la justice, Me Lucmane Delile, dit avoir contacté divers organismes évoluant dans le secteur des droits humains. *
Port-au-Prince, le 30 juin 2020.- Dans une note de presse publiée en date du 30 juin 2020 dont la rédaction de Vant Bef Info en a obtenu copie, le ministère de la Justice et de la Sécurité publique dit avoir appris par voie de presse, que des criminels auraient été libérés dans le cadre de la grâce présidentielle accordée dans le souci de décongestionner les prisons face à la propagation de la Covid-19.
Selon ladite note, « certaines organisations de défense des droits humains et d’autres acteurs en ont profité pour insinuer que le président de la République aurait abusé des prérogatives constitutionnelles et légales en libérant certains criminels ».
« Face à ces insinuations, le ministère de la Justice et de la Sécurité publique rappelle à tous ceux et celles que la question peut intéresser que les condamnés sélectionnés pour bénéficier de la grâce présidentielle l’ont été suivant des critères établis en concertation avec l’Office de la protection du citoyen (OPC), le bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), le JSSP, le décanat du tribunal de première instance de Port-au-Prince et la Fédération des barreaux d’Haïti », écrit le ministre de la justice.
« La Direction de l’administration pénitentiaire a été chargée d’identifier les détenus et condamnés dans le cadre du décongestionnement des prisons dans le strict respect des critères pré-établis. Vu le nombre de détenus et la diversité des juridictions concernées par cette mesure, il n’est pas non plus à écarter que des acteurs de mauvaise foi aient trompé la vigilance des autorités. Cependant, cela ne saurait être exploité pour indexer directement le président de la République n’ayant joué aucun rôle ni dans l’établissement des critères ni dans la sélection des bénéficiaires de la grâce », lit-on dans la note portant la signature du ministre de la justice et de la sécurité publique.
« En outre, le ministère promet de sévir avec rigueur contre quiconque aurait exploité sa position pour profiter indûment de cette mesure », conclut la note du MJSP qui assure que la loi sera strictement respectée dans toutes les démarches qui seront engagées pour faire face à la pandémie.
Dans un arrêté présidentiel publié le vendredi 19 juin 2020, environ 400 détenus ont été bénéficiés de la grâce présidentielle. Ce qui a provoqué une levée de boucliers au niveau des organisations de défense des droits humains pour dénoncer la libération des criminels au cours de cette période. Aussi, l’Office de la protection du citoyen (OPC), à travers le protecteur, Me Renan Hedouville cité par le ministère, a dénoncé haut et fort cette mesure, soulignant qu’il n’a pas été consulté par les autorités judiciaires.
Vant Bef Info (VBI)