Haïti/Justice : Des associations de magistrats dénoncent la décision de rappeler les policiers affectés à la sécurité des juges Morin et Edumé

Getting your Trinity Audio player ready...

L’Association Professionnelle des Magistrats et l’Association des Juges de Paix Haïtiens et l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens s’insurgent contre la décision dite « grotesque », prise le 5 octobre 2021, par le directeur général a.i. de la police nationale Léon Charles, de rappeler les policiers qui étaient affectés à la sécurité des juges Wilner Morin et Ikenson Edumé. L’APM et l’AJUPHA appellent à l’intervention du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et du Ministre de la justice et de la sécurité publique en vue de corriger cette situation alors que l’ANAMAH demande aux magistrats de faire solidarité.

Port-au-Prince, le 6 octobre 2021. L’Association Professionnelle des Magistrats (APM) et l’Association des Juges de Paix Haïtiens (AJUPHA) s’insurgent contre la décision dite « grotesque » prise en date du 5 octobre 2021 par le Directeur Général a.i. de la Police Nationale D’Haïti, Léon CHARLES, de rappeler les policiers qui étaient affectés à la sécurité des Juges Jean Wilner MORIN et Ikenson EDUME.

Elles rappellent que les Juges MORIN et EDUMÉ sont respectivement Présidents de l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens et du Réseau National des Magistrats Haïtiens, deux syndicats de magistrats qui militent pour l’indépendance de la justice et la défense des intérêts des magistrats.

La décision du Directeur Général de la Police Nationale intervient suite à la participation du Juge MORIN à l’émission « Le Point » de la Télé Métropole le mardi 5 octobre au cours de laquelle le magistrat a critiqué la décision du DG de la PNH de récupérer une arme à feu qui était en possession des policiers assurant la sécurité du juge Renord Régis qui instruisait le dossier relatif à l’assassinat du feu Bâtonnier Monferier DORVAL, selon un communiqué de presse conjoint publié par les deux associations de magistrats.

Ces dernières demandent au Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire et au Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique d’intervenir sans délai pour corriger cette situation afin d’éviter « l’irréparable ».

Pour sa part, l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens se dit préoccuper par la décision du directeur général a.i. de la Police Nationale d’Haïti, Léon Charles « dans ce contexte de grand banditisme ».

« Encore faut-il rappeler qu’un Magistrat instructeur est un personnage puissant d’un point de vue légal et que, par ce seul acte d’inconsidération vis à vis du magistrat REGIS dans l’exercice de ses attributions, dans un contexte normal, le directeur ai de la PNH, Monsieur Léon CHARLES aurait pu facilement être l’objet de poursuite pour entrave à la justice », lit-on dans un communiqué de presse, publié hier soir.

L’Association Nationale des Magistrats Haïtiens appelle « tous les collègues magistrats à la solidarité aux présidents MORIN et EDUMÉ face à la menace Léon CHARLES ».

Vant Bèf Info (VBI)