Haïti-Justice: Des associations de magistrats annoncent un arrêt de travail à partir du 15 février

Getting your Trinity Audio player ready...

Plusieurs associations de magistrats annoncent un arrêt de travail à partir du 15 février dans toutes les juridictions du pays. L’objectif de ce mouvement est d’exiger le respect de la constitution, les lois de la République et les conventions internationales ratifiées par Haïti garantissant l’indépendance de la justice.

Port-au-Prince, le 13 février 2021.- Dans une note de presse publiée le samedi 13 février 2021, des associations de magistrats annoncent un arrêt de travail à partir du lundi 15 février 2021 dans toutes les cours et les tribunaux de la République.


Par ce mouvement, l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH), l’Association Professionnelle des Magistrats (APM), l’Association des Juges de Paix Haïtiens (AJUPHA) et le Réseau National des Magistrats Haïtiens (RENAMAH) veulent protester contre les agissements du pouvoir exécutif contre le pouvoir judiciaire.

En effet, ces associations se disent profondément consternées devant les agissements du pouvoir exécutif qui a arrêté illégalement le juge Yvikel Dabrézil, sapé l’Etat de droit et l’indépendance de la justice à travers les arrêtés pris par le président Jovenel Moïse.

Ces arrêtés concernent d’une part, le renvoi à la retraite des juges Yvikel Dabrézil, Wendelle Coq Thelot et Joseph Mécène Jean Louis, d’autre part, leur remplacement au mépris des dispositions constitutionnelles et légales, regrettent -elles.

Les associations de magistrats demandent à tous les magistrats de la République, des tribunaux de paix, à la Cour de Cassation d’observer cet arrêt de travail jusqu’à ce que l’exécutif fasse marche arrière sur les deux arrêtés, prouve son respect envers la constitution et les conventions internationales et procède à la réintégration du greffier Christophe Espérance révoqué de manière illégale par le ministre de la justice.

Aussi, lesdites associations demandent-elles aux président et vice-président de la Cour de Cassation, les magistrats René Sylvestre et Jean Claude Théogène ainsi qu’aux autres juges de la Cour de ne pas recevoir la prestation de serment des juges Octélus Dorvilien, Pierre Harry Alexis et Louiselmé Joseph fraîchement nommés par le président en remplacement des trois juges renvoyés à la retraite afin d’éviter l’effondrement total de la justice du pays.

Les associations de magistrats requièrent la collaboration de l’Association Nationale des Greffiers Haïtiens (ANAGH), de la Fédération des Barreaux d’Haïti (FBH) et des autres secteurs de la société civile. Elles disent toutefois accepter la mise en place d’une cellule d’urgence pour les cas de violations des libertés individuelles.

Vant Bef Info VBI