Haïti – Insécurité : Des écoles sous la coupe des gangs à Croix-des-Bouquets

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Sous l’emprise des gangs armés, plusieurs écoles de la commune de Croix-des-Bouquets sont contraintes de payer des rançons mensuelles pour continuer à fonctionner. Cette insécurité, qui gangrène le pays depuis des années, touche directement le secteur éducatif, laissant élèves et enseignants dans une précarité alarmante.

Port-au-Prince, 21 février 2025 – Depuis plus de quatre ans, Croix-des-Bouquets figure parmi les zones dites « perdues », selon les propos d’une ancienne ministre de la Défense. Trois groupes criminels – Chen Mechan à Croix-des-Missions, Jeff Gwo Lwa de Bon Repos à Morne-à-Cabri, et Lanmò San Jou – se partagent le contrôle des territoires occupés. Ils imposent aux écoles des taxes allant jusqu’à 35 000 gourdes par mois, selon le nombre d’élèves inscrits. « Les gangs vérifient même nos effectifs pour ajuster leurs demandes », confie, sous anonymat, un directeur d’établissement à Santo.

Cette pression financière s’ajoute à la baisse des effectifs due aux déplacements massifs de familles fuyant la violence. Pourtant, les exigences des gangs demeurent inchangées, menaçant la survie même du système éducatif local.

Plus préoccupant encore, certains élèves, pris au piège de la précarité, mènent une double vie. Étudiants le jour, ils deviennent guetteurs ou soldats la nuit. « Je vais à l’école de 8 h à 14 h, puis je surveille la zone le soir pour protéger notre quartier », témoigne un adolescent de 16 ans.

Alors que les autorités peinent à reprendre le contrôle des zones assiégées, la question demeure : combien de temps encore l’éducation, pilier fondamental de l’avenir d’Haïti, survivra-t-elle à la loi des armes ?
Vant Bèf Info (VBI)