Haïti – Insécurité alimentaire : un record alarmant, plus de 5,7 millions de personnes touchées

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La faim s’intensifie en Haïti. Plus de 5,7 millions de personnes, soit 51 % de la population, sont désormais en situation d’insécurité alimentaire aiguë, selon le dernier rapport de la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA). Ce chiffre marque une hausse de deux points par rapport à août 2024.

Port-au-Prince, 19 avril 2025 –Les données, issues de la dernière mise à jour du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), ont été présentées en présence de représentants de la FAO, du Programme alimentaire mondial (PAM) et du ministère de l’Agriculture. Il s’agit, selon les analystes, du niveau le plus critique jamais atteint dans le pays.

Famine extrême et urgence généralisée

Quelque 8 400 personnes déplacées vivant dans des camps sont désormais classées en phase 5 de l’IPC, synonyme de famine extrême. Par ailleurs, 2,1 millions d’Haïtiens se trouvent en phase 4 (urgence), et 3,6 millions en phase 3 (crise). Seize zones du pays sont désormais en situation d’urgence, contre quinze lors de l’évaluation précédente. Parmi elles : Port-au-Prince, Delmas, Croix-des-Bouquets, Cité-Soleil, La Gonâve, ainsi que plusieurs communes du Sud-Est, du Nord-Ouest, des Nippes, de la Grand’Anse et du Haut-Artibonite.

Des causes multiples et persistantes

La CNSA pointe plusieurs facteurs aggravants : l’insécurité liée aux gangs armés, les chocs économiques répétés et les aléas climatiques. Ces éléments conjugués freinent l’accès à la nourriture et affectent la capacité de production locale.

Un appel urgent à l’action

Face à l’ampleur de la crise, la CNSA appelle à une mobilisation immédiate. Elle recommande une assistance alimentaire et financière d’urgence aux ménages vulnérables, le soutien à des projets générateurs de revenus – notamment pour les femmes – ainsi qu’un renforcement du secteur agricole.

Mais au-delà de l’aide humanitaire, l’institution insiste sur la nécessité de restaurer la sécurité dans les zones les plus affectées. Elle exhorte les forces de l’ordre à intensifier les opérations contre les groupes armés, dont les actions paralysent les activités économiques et agricoles.

Alors que les changements annoncés au sommet de l’État peinent à produire des effets concrets, des millions d’Haïtiens s’enfoncent dans une crise alimentaire sans précédent. La faim, elle, ne négocie pas.

Mederson Alcindor
Vant Bèf Info (VBI)

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