Haïti – Insécurité : À Carrefour, la grève des chauffeurs révèle l’emprise croissante des gangs

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Déjà secouée par deux jours de paralysie imposés la semaine dernière par le chef de gang Krisla, la commune de Carrefour fait face à une nouvelle perturbation majeure. Depuis lundi, les chauffeurs assurant la liaison Carrefour–Centre-ville observent une grève illimitée pour dénoncer la multiplication des postes de péage illégaux contrôlés par les gangs armés.

Carrefour, 6 mai 2025 — Selon plusieurs conducteurs interrogés, un sixième point de racket aurait été installé rue Cameau par les membres du gang de Village-de-Dieu. Ce nouveau poste vient s’ajouter à ceux déjà présents à Fontamara, Martissant, la 3e et la 1re avenue Bolosse, ainsi que la ruelle Alerte. Pour un aller-retour, les frais imposés par ces groupes criminels peuvent désormais atteindre jusqu’à 7000 gourdes.

« Ce n’est plus un métier, c’est une descente aux enfers », déplore un chauffeur rencontré sur place. Le tarif de la course, fixé à 100 gourdes, ne permet plus de couvrir ces frais imposés, poussant les chauffeurs à envisager une hausse à 125 ou 150 gourdes. Une mesure qui suscite déjà le mécontentement des passagers, eux-mêmes étranglés par l’inflation et l’insécurité ambiante.

Dans cette commune populaire de l’aire métropolitaine, les tensions sont vives. Les chauffeurs dénoncent l’inaction des autorités et appellent à une réponse urgente de l’État pour rétablir la libre circulation. En attendant, la population carrefouroise reste livrée à elle-même, entre peur, frustration et résilience forcée.

Yvens Gomez
Vant Bèf Info (VBI)

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