Haïti–France : 200 ans après la rançon de l’indépendance, l’heure des comptes ?

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Deux siècles après avoir extorqué à Haïti une rançon pour reconnaître son indépendance, la France pourrait enfin ouvrir la voie à un acte symbolique de réparation. Le président Emmanuel Macron est attendu ce 17 avril pour une déclaration officielle à l’occasion du bicentenaire de l’ordonnance de 1825.

Une indépendance sous condition
Paris, 17 avril 2025 – Le 17 avril 1825, sous la menace d’une flotte française mouillant au large de Port-au-Prince, le roi Charles X signait une ordonnance historique : la France reconnaissait enfin l’indépendance d’Haïti, première république noire du monde. Mais cette reconnaissance avait un prix : 150 millions de francs-or exigés comme dédommagement pour les anciens colons français. Une somme astronomique, ramenée à 90 millions en 1838, mais qui plongea le jeune État haïtien dans une spirale d’endettement dont il ne s’est jamais relevé.
Un poids économique durable
Pendant plus d’un siècle, Haïti a remboursé cette dette à travers des prêts contractés à l’étranger, alimentant une dépendance structurelle et freinant durablement son développement. De nombreuses études universitaires estiment que les pertes cumulées pour le pays se situeraient entre 21 et 115 milliards de dollars. Des chiffres qui nourrissent les appels à une restitution ou, à défaut, à un geste fort de la France.
Vers une reconnaissance historique ?
En janvier dernier, lors d’une rencontre avec Leslie Voltaire, président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Emmanuel Macron aurait reconnu l’importance symbolique de ce bicentenaire. Une déclaration solennelle est annoncée pour ce 17 avril. Elle pourrait évoquer la question des réparations dans un esprit de mémoire partagée et de réconciliation historique.
Un moment décisif pour les relations franco-haïtiennes
Universitaires haïtiens et économistes internationaux multiplient les contributions pour documenter les effets de cette dette imposée. L’Université d’État d’Haïti, notamment, joue un rôle moteur dans la production d’un savoir historique au service de la justice.
Ce bicentenaire pourrait ainsi marquer un tournant. Non pas pour effacer l’histoire, mais pour reconnaître un acte de violence économique encore lourd de conséquences. En 2025, Haïti n’attend plus de simples mots : elle exige vérité, justice et réparation.
Belly-Dave Bélizaire
Vant Bèf Info (VBI)
Wi n’ap jwenn kob la se pa fin yon dèt Ayiti te peye non se kòmsi se yon *Ja* zansèt yo te met yon kote , moman an gendwa poko rive poun’ jwenn kob sa paske yo pa ka bay nenpot moun li non pou al achte avyon ak dyèt sou tèt ti malere , malerez e pase pou kob sa ta gagote tankou anpil lot pito nou pa ta jwenn li oubyen pito nou poko jwenn li , san’ panse..?