Haïti-Élections : des organisations de droits humains boycottent une réunion du CEP en signe de protestation

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Plusieurs organisations de défense des droits humains refusent de participer à la réunion convoquée par le Conseil Électoral Provisoire (CEP) sur le référendum et les élections. Elles dénoncent un processus électoral entaché d’irrégularités et critiquent une décision du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) qu’elles qualifient de « coup de force » contre leur secteur.

Une désignation contestée

Port-au-Prince, le 24 mars 2025 – Dans une lettre adressée au président du CEP, Patrick Saint Hilaire, des organisations comme le Sant Karl Lévêque (SKL), le Collectif Défenseurs Plus, l’Ordre des Défenseurs des Droits Humains (ORDEDH), le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH) et l’Institut National pour la Défense des Droits Économiques, Sociaux et Culturels (INDDESC) contestent la nomination de Magalie Georges au sein du CEP. Elles rappellent qu’un processus démocratique avait été mené le 26 août 2024 pour désigner leur représentant, conformément aux directives du CPT des 8 juillet et 7 août 2024.

Une atteinte à la transparence électorale

Les signataires soulignent que cette nomination bafoue la Constitution haïtienne (article 289) et les engagements internationaux du pays en matière de droits humains. Elles accusent le CPT d’avoir écarté leur représentant légitime au profit d’une figure politique liée à l’Accord Montana, compromettant ainsi l’indépendance du CEP.

« Le secteur des droits humains n’est plus représenté au sein du CEP. Ce changement ouvre la porte à des élections manipulées, vendues au plus offrant », écrivent les organisations dans leur correspondance.

Un appel à un processus électoral crédible

Tout en réaffirmant leur engagement en faveur d’élections libres et transparentes, les organisations appellent à un dialogue inclusif pour rétablir la confiance dans le processus électoral. Elles exigent des garanties de crédibilité, d’équité et de transparence avant de s’engager dans toute concertation avec le CEP.

En attendant une réponse des autorités, elles exhortent la population et la communauté internationale à rester vigilantes face aux dérives du processus en cours.

Mederson Alcindor
Vant Bèf Info (VBI)

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