Haïti-Education: une année scolaire catastrophique pour les écoliers

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L’année scolaire 2023-2024 a été qualifiée dès le départ comme quasiment un échec en Haïti, particulièrement dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Des événements chaotiques ont perturbé le bon fonctionnement des écoles pendant plusieurs mois.

En raison de la violence des gangs armés opérant dans la région, plus de 96 000 Haïtiens ont abandonné leurs maisons. Des établissements scolaires se sont transformés en abris provisoires pour ces citoyens cherchant à fuir les menaces de ces groupes armés qui occupent une grande partie du département de l’Ouest.

Les quartiers où la violence est la plus intense font également face à une détresse économique. Dans un contexte où aller à l’école devient un défi, les ménages font face à des flambées de prix des denrées alimentaires et du carburant, déstabilisant encore plus des moyens de subsistance déjà précaires.

« Depuis 1986, il n’y a jamais eu un calendrier scolaire respectant les jours de classe au complet. L’année académique 2023-2024 est considérée comme l’une des plus difficiles de toutes », a déclaré Fedner Confident, président de l’Association des parents d’élèves haïtiens (ASPAEDH), à la rédaction de Vant Bèf Info (VBI).

« C’est très difficile pour les élèves. Depuis plusieurs années, l’école ne peut pas fonctionner normalement dans le pays, particulièrement dans la capitale haïtienne. Ils sont souvent les premières victimes de la violence des gangs et de l’instabilité politique. À chaque problème auquel le pays fait face, ce sont eux qui paient le prix. Ces derniers mois, la situation s’est aggravée et les élèves ont une fois de plus subi les conséquences », se plaint Lamy Laroche, professeur de biologie travaillant dans un collège à Delmas 19.

Sara Téligène, enseignante au niveau primaire, déclare: « Cette année était catastrophique pour les enfants. Dans les salles de classe, plus d’un est traumatisé par le son des tirs. Dans une telle situation, les conditions ne sont pas propices à l’apprentissage. »

Frantz-Cilo Auguste, élève en classe de terminale, confie que cette année académique a été catastrophique pour lui et pour les autres écoliers de la capitale. Pendant plusieurs mois, ils ont été contraints de rester chez eux. A lorsqu’ils doivent passer les épreuves d’examen officiel fin juillet et août, c’est un véritable défi. « Parfois, j’arrive en retard aux cours car je ne peux pas me lever tôt le matin de peur d’être victime de l’insécurité. Mon quartier est sous contrôle des civils armés », déplore l’élève de NSIV, impatient de boucler ce cycle scolaire.

Pendant ce temps, l’école devrait être l’endroit idéal pour les écoliers cherchant à acquérir des connaissances afin de participer au développement durable du pays. Cependant, cette institution est très négligée en Haïti. Il semblerait que cela ne fasse pas partie des priorités des décideurs de ce pays.

En revanche, certains écoliers continuent à se plaindre de l’insuffisance des heures de cours dispensés et critiquent les autorités gouvernementales qui n’ont rien fait pour répondre aux revendications des acteurs du secteur.

Likenton Joseph

Vant Bèf Info (VBI)

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