Haïti / Education Secondaire rénové :Des lycées de Port-au-Prince, prêts pour la généralisation

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L’année académique 2019-2020 marquera l’uniformisation du secondaire rénové dans le système scolaire haïtien. Alors que planent des doutes en ce qui concerne la capacité des écoles à faire face aux exigences de la nouvelle approche que constitue le secondaire rénové, des responsables de lycées se disent prêts à emboiter le pas.

Port-au-Prince, le 12 septembre 2019 . – C’est le troisième jour de classe pour la nouvelle année scolaire et au lycée du cent-cinquantenaire à la rue Capois, les activités vont plutôt bon train. 

Les responsables ont opté pour une rentrée progressive puisque, très endommagé lors du séisme du 12 janvier 2010, l’établissement est en cours de relocalisation, dans la perspective de sa réhabilitation. 

Pour le troisième jour de classe mercredi, l’administration de l’école, a accueilli exclusivement, les élèves du nouveau secondaire.  

Apres plusieurs années d’expérimentation sur un échantillon de 158 écoles tant publiques que privées, le Ministère de l’Éducation Nationale se décide cette année à le généraliser. 

Et tandis que des doutes persistent en ce qui concerne la capacité de la plupart des écoles, en particulier les lycées, à répondre aux exigences du secondaire rénové, certains responsables se veulent  confiants.   

Au lycée des jeunes filles par exemple, l’expérience du nouveau secondaire n’est pas nouvelle.  

« Depuis 2006 le secondaire rénové est en expérimentation ici » déclare fièrement, Mackenson Bonhomme, membre du conseil de direction au lycée du cent-cinquantenaire, aussi appelé, Lycée des jeunes filles. 

Grâce à une compagnie de téléphonie mobile de la place, le lycée avait bénéficié d’un laboratoire informatique qui, malgré ses limites, pourra desservir l’ensemble des élèves, a indiqué M. Bonhomme.  

Au Lycee des jeunes filles, les responsables ne se font pas trop de soucis en ce qui concerne les matériels didactiques et les ouvrages pour l’implémentation du nouveau secondaire. 

 «Chaque année, le ministère de l’éducation nationale envoie des ouvrages à l’école » soutient Mackenson Bonhomme, tres rassurant en ce qui concerne la capacité des enseignants, arguant que des séances de formation sont réalisées de manière reguliere à l’attention de ces derniers.

Tant bien que mal donc, le lycée du cent-cinquantenaire est disposé à faire le virage définitif vers le nouveau secondaire. Une affirmation identique du professeur Rodrigue Duverger, directeur du Lycée Toussaint Louverture. 

Pour le gestionnaire de l’imposant bâtiment récemment rénové, situé à l’angle des rues d’henry et Carbonne à Port-au-Prince, se conformer au nouveau secondaire, n’est guère un motif d’inquiétude. 

« Nous sommes un lycée moderne » s’enorgueilli M. Duverger. Nous avons quasiment tout à notre disposition pour répondre aux exigences du nouveau secondaire conclu-t-il.

Et d’un établissement scolaire public nouvellement reconstruit à un autre, le  Lycée Alexandre Pétion, comme le Lycee Toussaint Louverture, est prêt à emboiter le pas vers l’uniformisation du  secondaire rénové. 

« Cela fait plusieurs années que nous autres du lycée Pétion avons déjà  uniformisé le nouveau secondaire »  a fait savoir le professeur, Dory Paul Julio, censeur de la vacation AM qui évoque néanmoins certaines difficultés. 

Ces responsables de Lycées se veulent convaincants et confiants. Chacun, en ce qui le concerne, se dit prêt pour la généralisation du secondaire rénové  cette année.  

Mais toujours est-il que l’Etat haïtien va trop vite en besogne, soutient un vieux routier de l’enseignement, s’exprimant sous couvert de l’anonymat.

« Seules les écoles congréganistes sont réellement prêtes à emprunter la voix du nouveau secondaire », croit-il savoir. 

 Fort de ses plus de trente ans de carrière, ce professeur rencontré à l’issu d’une interview avec l’un des directeurs de lycée préalablement cité, qualifie le nouveau secondaire, tel que il est imposé aux écoles, de crime contre les écoliers haïtiens.  

« Sur les six nouvelles disciplines intégrées dans le cursus du nouveau secondaire, la plupart des lycées de la capitale ne dispose pas de ressources humaines et matériels nécessaires pour les appliquer »  a-t-il révélé. 

En effet, le secondaire rénové  s’articule autour de ces matières : Education physique et sportive (EPS), musique, Histoire de l’art, art plastique, informatique et économie. 

Par ce système, le ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle entend abandonner l’approche par objectif pour épouser celle dite par compétence. 

La différence est que dans la première, l’apprenant dépend totalement de ce que lui apporte le professeur, tandis que dans la deuxième, les cours sont dispensés suivant une approche participative. L’élève a la possibilité de faire valoir son point de vue sur ce que dit le professeur.

Fini la période expérimentale. A partir de cette année académique 2019-2020, le secondaire rénové est définitivement la norme pour toutes les écoles du système éducatif haïtien. 

Aux inquiétudes de plus d’un, le ministère de l’éducation nationale rassure et officiellement, les responsables des lycées ne contredisent pas.

Vant Bef Info (VBI)