Haïti/Déportation : Leslie Voltaire dénonce les plans « catastrophiques » de l’administration Trump

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En pleine tournée diplomatique en Europe, le président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Leslie Voltaire, a vivement critiqué les nouvelles décisions de l’administration américaine dirigée par Donald Trump. Dans une interview accordée à l’Associated Press ce samedi 25 janvier, M. Voltaire a qualifié de « catastrophiques » les mesures visant à geler les aides humanitaires, expulser les migrants et bloquer les réfugiés haïtiens.

Des alliances internationales pour contrer l’isolement

Port-au-Prince, le 26 janvier 2025. Après avoir reçu à Jacmel le président colombien, Gustavo Petro, M. Voltaire s’est tourné vers l’Europe pour rencontrer des leaders influents, dont le pape François et le président français Emmanuel Macron. Malgré les récentes critiques de M. Macron, qui a qualifié les membres du CPT de « cons », Voltaire s’est montré déterminé à frapper aux portes des alliés potentiels. « Je frappe aux portes des gens qui aiment Haïti. Le pape aime Haïti et il est impatient d’aider », a-t-il déclaré.

Avec le Pontife, il a abordé la situation désastreuse en Haïti, où les gangs opèrent en toute impunité et où la moitié des 11,4 millions d’habitants font face à la faim. Selon Voltaire, la perte de l’aide humanitaire américaine risque d’aggraver une crise déjà critique.

Une attaque frontale contre l’administration Trump

M. Voltaire n’a pas mâché ses mots envers Donald Trump, rappelant ses propos passés qualifiant Haïti de « trou de merde ». « Je ne pense pas que Trump se soucie d’Haïti », a-t-il déclaré. Il a également dénoncé les menaces d’expulsion de 1,5 million d’Haïtiens vivant aux États-Unis, dont 150 000 bénéficient du programme de protection temporaire (TPS). « Trump dit qu’il les expulsera tous. Haïti, qui lutte déjà contre la faim et la violence, ne peut pas gérer un tel afflux », a-t-il ajouté.

Elections et espoir malgré les défis

Malgré une capitale contrôlée à 85 % par des gangs, Leslie Voltaire reste convaincu que des élections générales peuvent avoir lieu d’ici novembre 2025. Il appelle à un soutien accru pour les forces de police multinationales et à l’ajout de plusieurs milliers d’officiers. « Nous devons organiser un référendum sur une nouvelle Constitution et organiser des élections d’ ici fin de novembre. Nous avons huit départements, soit 80 % du pays, où cela est possible », a-t-il affirmé.

La visite européenne de M. Voltaire vise à mobiliser des soutiens face à une crise sans précédent marquée par l’insécurité, l’instabilité politique et une crise alimentaire aiguë.

Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)