Haïti – Crise Politique : Clarens Renois exige le départ immédiat du CPT

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Un an après la signature de l’accord du 3 avril 2024, censé poser les bases d’une transition politique stable en Haïti, le leader du parti UNIR, Clarens Renois, dresse un constat d’échec accablant du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Face à l’incapacité du CPT à remplir ses engagements, il exige le départ immédiat de ses membres pour éviter une aggravation de la crise politique et sécuritaire.

Un constat d’échec alarmant
Port-au-Prince, le 31 mars 2025 : Dans une interview à la rédaction de Vant Bèf Info (VBI) Clarens Renois justifie sa demande par trois raisons principales qui, selon lui, prouvent l’effondrement du CPT :

1- L’échec du rétablissement de la sécurité

L’accord du 3 avril 2024 prévoyait une amélioration significative de la sécurité dans le pays. Or, la capitale, Port-au-Prince, reste encerclée par des groupes armés qui terrorisent la population. Le résultat : des millions de déplacés internes et une insécurité qui sévit jour et nuit.

2- Des membres du CPT impliqués dans des scandales de corruption

Alors que le CPT devait mener une lutte contre la corruption, trois de ses membres sont eux-mêmes accusés d’implication dans des actes de malversation, discréditant ainsi la mission du Conseil.

3- L’incapacité d’organiser des élections

Le climat d’insécurité persistant empêche toute organisation d’élections ou de référendum, notamment dans les départements de l’Ouest et l’Artibonite. Cette impasse compromet la transition démocratique et prolonge l’instabilité politique, dit-il.

Quelle alternative pour sortir de la crise ?

Face à cette situation, Renois appelle à une révision profonde du processus transitoire en s’appuyant sur la Constitution haïtienne et la Cour de cassation. Il souligne cependant que l’accord du 3 avril ne prévoit aucun mécanisme de destitution du CPT dans son ensemble, ce qui pourrait représenter un obstacle.

« En tant que signataire de l’accord du 3 avril, je pense qu’il est temps de tirer la révérence et de constater l’échec du CPT. Nous sommes dans un contexte de force majeure, il faut à tout prix trouver une formule pour dissoudre le CPT et revenir à la Constitution », a-t-il déclaré.

L’inaction face à l’insécurité : une « paresse » des autorités

Interrogé sur la récente attaque des gangs armés contre la ville de Mirebalais, Renois a vivement critiqué l’inaction des autorités, qu’il qualifie de « paresse, négligence et complicité ». Il exhorte les forces de l’ordre, notamment la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) et les agents locaux, à mettre en place un plan de sécurité efficace pour traquer les gangs et restaurer la paix sur tout le territoire national.

Dans un contexte de crise profonde, les appels de Clarens Renois soulignent l’urgence d’une réforme institutionnelle et d’une volonté politique forte pour sortir Haïti de l’impasse actuelle. Reste à voir si ces revendications trouveront un écho favorable au sein de la classe politique et des institutions concernées.

Judelor Louis Charles
VANT BÈF INFO (VBI)

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