Haïti – Crise : Où sont passés les pays dits amis d’Haïti ?
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Depuis des décennies, Haïti traverse des moments extrêmement difficiles, marqués par des crises politiques, économiques et sociales de grande envergure. Ces périodes ont poussé les pays dits « amis d’Haïti » à manifester leur solidarité en envoyant de l’aide, que ce soit sous forme de financement, de diplomatie ou même de troupes pour assurer la sécurité des citoyens. Cependant, ce soutien semble avoir disparu alors que le pays traverse une crise plus profonde que jamais, plongeant ainsi toute la population dans une inquiétude persistante.
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Port-au-Prince, le 24 février 2025._Les États-Unis, le Canada, la France, ainsi que d’autres nations européennes et américaines, font partie des pays dits « amis d’Haïti ». Ces pays se sont regroupés autour d’une structure dénommée le « Core Group », dont on n’a plus entendu parler depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse.
Ces nations sont censées être les piliers de l’aide internationale envers Haïti, concrétisant leur engagement par des millions de dollars d’aide, des programmes de développement et des interventions militaires pour aider le pays à surmonter ses difficultés. Cependant, ces dernières années, le discours diplomatique semble s’être étouffé, malgré l’aggravation de la crise multidimensionnelle que traverse Haïti.
Les causes de l’absence du soutien international
La situation actuelle d’Haïti est marquée par des cycles de violence, où des gangs armés cherchent à contrôler différents quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. À cela s’ajoutent l’instabilité politique et la corruption persistante, des obstacles majeurs empêchant le pays d’avancer. Malgré plusieurs tentatives de soutien international, Haïti semble incapable de sortir de cette spirale infernale, ce qui génère une certaine désillusion, selon certains analystes.
De plus, les changements géopolitiques mondiaux, notamment avec l’arrivée de Donald Trump à la présidence des États-Unis, ont modifié les priorités des grandes puissances, ce qui explique en partie le retrait des pays dits « amis d’Haïti ».
La nécessité d’un nouveau modèle de coopération
Le retrait apparent du Core Group dans les affaires haïtiennes ne doit pas signifier un abandon complet. Haïti a encore besoin d’assistance internationale, notamment en matière de sécurité, tout en renforçant l’État de droit et en relançant son économie, des éléments désormais cruciaux pour son développement.
Selon plusieurs citoyens, il est plus que jamais impératif de repenser les modalités de l’aide, en plaçant les acteurs locaux au centre du processus, afin d’éviter les erreurs du passé qui ont largement contribué à la crise actuelle. Cette crise a conduit de nombreux Haïtiens à quitter leur pays en quête d’une vie meilleure.
En somme, les pays dits « amis d’Haïti » semblent avoir tourné la page, tandis qu’Haïti continue de faire face à des difficultés extrêmes, avec des dirigeants incompétents et incapables, qui se contentent d’alimenter la corruption au sein de l’administration publique.
Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)