Haïti / Crise Le secteur populaire haïtien invite les protagonistes à observer une trêve

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C’est un véritable cri d’alarme qu’a lancé ce jeudi 24 octobre, le secretaire général de la Plateforme Nationale du Secteur Populaire haïtien (PLANSPA), Me Dieudonné Lhérisson. Il invite les protagonistes de la crise politique à observer une trêve pour permettre aux négociations de se dérouler dans un climat serein afin de juguler la crise aigüe à laquelle le pays est confronté.

Me Dieudonné Lhérisson, secrétaire général de la PLANSPA

Port-au-Prince, le 24 octobre 2019. – Le secretaire général de la plateforme nationale du secteur populaire haïtien (PLANSPA), Me Dieudonné Lhérisson, a appelé ce jeudi les protagonistes de la crise politique à laquelle le pays est confronté à observer une trêve politique dans l’intérêt supérieur de la nation.

Me Dieudonné Lhérisson, qui effectue une maitrise en administration et développement, dénonce la paralysie des activités, depuis plus de six semaines, dans plusieurs régions du pays.

Ce n’est pas normal, dit-il, que des enfants, qui n’ont rien avoir avec la crise, continuent de demander à leurs parents quand pourront-ils reprendre le chemin de l’école. 

On ne peut offrir de meilleur avenir à la génération future qu’en s’assurant que les enfants d’aujourd’hui aient accès à l’éducation, soutient l’éducateur de carrière qui dirige une institution scolaire dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.

Évoquant l’aspect humanitaire de la crise, Me Lhérisson déplore que de nombreuses femmes enceintes ne puissent accéder aux centres hospitaliers, à cause des barricades dressées sur la chaussée alors qu’elles se trouvent sur le point d’accoucher. C’est pratiquement inhumain, a-t-il dit, appelant à la reprise des activités dans le pays.

De plus, il y a, soutient Dieudonné Lhérisson, les nombreux ressortissants haïtiens qui ont été contraints de rester dans le pays et qui ont, par voie de conséquence, perdu leurs emplois à l’étranger à cause des difficultés rencontrées sur les routes nationales pour accéder à la capitale.

Nous sommes sidérés devant cet état de fait quand nous pensons à la contribution que la diaspora apporte à l’économie haïtienne, a-t-il dit.

Ne voulant pas s’arrêter en chenin, le professeur Lhérisson évoque également les cas de nombreux pères et mères de familles qui ont perdu leurs emplois à cause de la fermeture, faute de clients, de nombreuses entreprises, dont des hôtels et des restaurants, établies sur le territoire sans oublier celles qui ont du faire travailler une partie de leur personnel à temps partiel.

Cette liste, dit-il, évoquant les conséquences du « pays lock » (qui se traduit par une paralysie des activités), est loin d’être exhaustive. 

Dieudonné Lhérisson évoque aussi les nombreux travailleurs agricoles dont les produits peinent à être acheminés dans les grandes villes à cause des barricades sur les principaux axes routiers. Cela, dit-il, a eu comme conséquences directes, une augmentation des prix de tous les produits, dont ceux de première nécessité, sur le marché.

Me Lhérisson déplore aussi que les institutions de perception d’impôts et de taxes dont l’administration générale des douanes (AGD) et la direction générale des impôts (DGI) n’arrivent pas à fonctionner à plein régime, ce qui, fait-il remarquer, empêche à l’État d’avoir les moyens de faire face à ses obligations dont le paiement des salaires des employés de la fonction publique.

Voilà pourquoi, Dieudonné Lhérisson invite les acteurs politiques, les protagonistes de la crise, à observer une trêve politique pour permettre aux négociations de se dérouler dans un climat serein et favoriser une issue à la crise.

Il dit croire que l’’établissement d’une société démocratique, prospère et stable sera le fruit d’un dialogue politique sincère entre tous les secteurs de la vie nationale pour parvenir à accord politique.

Cet accord, dit-il, permettra d’instaurer un État responsable capable d’adresser les problèmes auxquels le pays est confronté dont l’insécurité alimentaire, le chômage, la dépréciation de la gourde, l’inflation et la mauvaise gouvernance.

Vant Bef Info (VBI)