Haïti-CPT : 12 mois de trahison nationale maquillée en transition politique avec un club de neuf privilégiés

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Un an après l’installation du Conseil présidentiel de transition (CPT), Haïti s’enfonce dans le chaos le plus absolu. Port-au-Prince est rayée de l’ordre social. Des milliers de personnes ont du fuir leurs quartiers, et la violence a atteint un niveau sans précédent. Le CPT, absorbé par ses luttes internes, n’a offert au pays que des discours creux, des notes de protestation et une incapacité révoltante.

Port-au-Prince, le 25 avril 2025.-
Aucune urne, aucun vote, aucun suffrage populaire. Les membres du Conseil présidentiel de transition (CPT) n’ont pas été élus et n’ont reçu aucun mandat du peuple.

Ils ont surgi d’accords en coulisses et de consultations entre figures partisanes et représentants de la CARICOM. Le 3 avril 2024, ils ont signé un accord politique censé incarner le salut national.

Sur le papier, ils promettaient sécurité, élections, réforme institutionnelle et retour à l’ordre démocratique. En réalité, ils n’ont accouché que du vide.

C’est à la suite de plusieurs réunions à Kingston avec les émissaires de la CARICOM que l’accord du 3 avril a vu le jour. Cet accord a donné naissance à une entité composée de neuf présidents, dont sept votants et deux observateurs. Ils ont été investis le 25 avril 2024 avec discours et promesses. Aujourd’hui, le 25 avril 2025, le pays est à genoux.

Une capitale fantôme livrée aux gangs

L’une des principales missions du CPT était de ramener la sécurité et de rétablir l’autorité de l’État. Un an plus tard, Port-au-Prince n’est plus une ville fonctionnelle. Elle est devenue un champ de ruines sociales et humaines. La coalition criminelle « Viv Ansanm » dicte sa loi. Elle massacre en direct et règne par la terreur.

Des dizaines de quartiers sont aujourd’hui abandonnés à des groupes armés. Le centre-ville est déserté. Les commissariats sont incendiés, les écoles fermées, les églises pillées et les maisons incendiées.

Des familles ont fui sous les balles et les menaces pour se réfugier sous des tentes. On compte plus de 40 camps de fortune à travers la capitale. Ces personnes vivaient autrefois de leurs activités. Aujourd’hui, elles sont réduites à la mendicité, sans sécurité et sans espoir. Elles vivent exposées à la honte et à l’oubli.

Un Conseil présidentiel divisé, muet et déconnecté

Face à cette catastrophe, le CPT n’a rien fait de concret. Aucune action forte, aucune réforme, aucune riposte sécuritaire, aucun plan de sauvetage. Pire encore, ses membres se sont embourbés dans des querelles internes de pouvoir. Ils se disputent directions générales et portefeuilles ministériels pendant que la maison brûle.

Ils se sont contentés de publier des notes de dénonciation alors qu’ils sont censés empêcher ce chaos, protéger la population et organiser la transition.

Juste avant leur venu, on pouvait passer à Nazon et Carrefour Aéroport. Les habitants de Mirebalais, Kenscoff, Nazon, Christ-Roi, Delmas 17, 18, 19, 24, 28, 30, Pacot et Baillergeau dormaient encore chez eux.

Des massacres, des territoires perdus, des centaines de milliers de déplacés et de milliers de tués, sous leur nez, sous leur silence et pendant leur mandat.

Pendant leur règne, le bilan est accablant. Près d’un million de personnes se sont déplacées. Des policiers, des militaires et de civils sont assassinés. Le pouvoir des gangs, en particulier de la coalition Viv Ansanm a connu une augmentation fulgurante.

Ils ont généralisé le chaos et ont été l’image parfaite de l’irresponsabilité.

En un an, le CPT a montré qu’il n’était ni une force de transition, ni un recours pour le pays, mais un club de privilégiés. Il a échoué sur toute la ligne.

Le pays n’a plus besoin de promesses, ni de notes. Il attend de préférence des actes et des résultats. Il attend également que les responsables du désastre aient la décence de se retirer. Pourquoi ne pas tirer la révérence pendant qu’il est encore temps ?

Belly-Dave Bélizaire

Vant Bèf Info (VBI)

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