Haïti – Corruption : Mandat d’amener contre l’ex-ministre Aviol Fleurant
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L’ancien ministre de la Planification et de la Coopération externe, Aviol Fleurant, est désormais sous le coup d’un mandat d’amener émis par le juge d’instruction Loubens Élysée. Cette décision fait suite à son refus de répondre à une convocation judiciaire, marquant un nouveau tournant dans l’enquête sur des faits présumés de fausses déclarations de patrimoine et d’enrichissement illicite.
Une fortune inexpliquée sous le microscope de la justice
Port-au-Prince, 17 février 2025 – L’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a transmis à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) un mandat contre Aviol Fleurant, accusé d’avoir dissimulé l’origine de 75,207,339.29 gourdes, soit une augmentation de 253,26 % de ses revenus légitimes entre mars 2016 et décembre 2018. L’ancien ministre aurait réparti cette somme sur seize comptes bancaires, sans pouvoir en justifier l’origine.
L’ULCC souligne également des acquisitions immobilières suspectes, notamment deux propriétés à Péguy-Ville achetées pour 75,000 dollars américains au nom de ses enfants, durant la même période. Ces transactions suscitent des interrogations sur de possibles détournements de fonds publics.
Un affront à la justice
Malgré ces accusations graves, Aviol Fleurant a refusé de se présenter devant le juge Loubens Élysée, défiant ainsi l’autorité judiciaire. Face à cette attitude, la justice a décidé de durcir le ton en émettant un mandat d’amener contre lui.
Par ailleurs, l’ex-ministre a tenté de faire annuler la procédure en saisissant la Cour de cassation, invoquant un vice de forme. Cependant, la plus haute juridiction du pays a rejeté sa demande, confirmant ainsi la poursuite de l’enquête.
Un dossier qui pourrait faire jurisprudence
L’émission de ce mandat témoigne d’une volonté de la justice haïtienne de lutter contre l’impunité d’ anciens hauts fonctionnaires. Reste à savoir si cette procédure aboutira à des sanctions concrètes, ou si, comme dans de nombreux dossiers de corruption, elle restera lettre morte.
Mederson Alcindor
Vant Bèf Info (VBI)