Haïti / Coronavirus : Des associations de presse défendent la liberté de circulation des journalistes
Getting your Trinity Audio player ready...
|
Plusieurs associations de médias et de journalistes protestent contre la décision gouvernementale d’exiger à ce que les journalistes obtiennent une autorisation spéciale (un laisser-passer) pour pouvoir circuler dans les rues au-delà de 8 heures du soir dans le cadre du couvre-feu instauré sur le territoire national depuis le 20 mars 2020 par l’Administration Moïse-Jouthe. Ces associations estiment que cette disposition constitue une violation flagrante de la constitution en vigueur et demandent le respect strict de l’article 28-1 de la Loi mère.
Port-au-Prince, le mercredi 13 mai 2020.- ‘‘Le journaliste exerce librement sa profession dans le cadre de la loi. Cet exercice ne peut être soumis à aucune autorisation ni censure, sauf en cas de guerre’’. Met en garde la Constitution haïtienne en son article 28-1.
En effet, c’est sur la base des prescrits constitutionnels que plusieurs associations de médias et de journalistes dénoncent la décision du gouvernement Jouthe, dans le communiqué du 20 mars 2020 relatif à l’instauration d’un couvre-feu sur le territoire national, d’exiger aux journalistes une autorisation spéciale (laisser-passer) afin de pouvoir circuler dans les rues aux heures du couvre-feu.
Plusieurs responsables de ces associations joints au téléphone par la rédaction de Vant Bèf Info (VBI) s’alignent sur le même esprit : le respect de l’article 28-1 de la Constitution haïtienne.
Le Président de l’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH), Frantz Duval a référé notre rédaction à la dernière note conjointe de l’ANMH et l’AMIH (Association des Médias Indépendants d’Haïti) en date du 29 avril 2020, dans laquelle on peut lire : « L’Association des Médias Indépendants d’Haïti (AMIH) et l’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH) rappellent à toutes les autorités civiles et policières que la Constitution de la République en son article 28-1 est clair et dispose que l’exercice de la profession de journaliste «ne peut être soumis à aucune autorisation, ni censure, sauf en cas de guerre ». Ces deux associations ont ainsi rappelé que le premier Ministre Joseph Jouthe avait donné la garantie que les journalistes pourront vaquer à leur occupation pendant le couvre-feu.
Le Secrétaire général de l’Association des journalistes Haïtiens (AJH) Jacques Desrosiers, le responsable de SOS journalistes Guyler Cius Delva, le Secrétaire Général de l’Union des Journalistes Photographes Haïtiens, (UJPH), Jean Jacques Augustin, le Directeur de Sosyete Animasyon Kominikasyon Sosyal (SAKS), Jacquelin Soliman, contactés par la rédaction de VBI sont unanimes à demander le retrait de cette décision.
Ils argumentent qu’Haïti n’est pas en guerre avec aucun pays. Donc, les journalistes haïtiens n’ont besoin, disent-ils, d’aucune autorisation pour vaquer normalement à leurs activités professionnelles quotidiennes, de jour comme de nuit. Cette décision selon eux est attentatoire à la liberté de la presse, à la liberté d’expression.
Ces responsables au nom de leurs structures respectives reconnaissent que cette disposition crée plusieurs incidents entre les travailleurs de presse et des agents de la force publique.
Vant Bèf Info (VBI)