Haïti : 80 % des déplacés internes en situation de précarité alimentaire accrue, selon le PAM

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Une étude récente du Programme alimentaire mondial (PAM) met en lumière la gravité de l’insécurité alimentaire en Haïti, particulièrement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Selon ce rapport, plus de 80 % des personnes déplacées internes, fuyant la violence armée, vivent dans une précarité alimentaire sévère.

Une seule ration quotidienne, voire rien à manger

Près de 60 % des ménages déplacés ne mangent qu’une seule fois par jour, et certains passent plusieurs jours sans repas. Cette situation s’est aggravée au cours des deux dernières semaines, avec une hausse notable de 5 points de pourcentage des ménages souffrant d’une consommation alimentaire insuffisante, passant de 28 % à 33 %.

Les communes de Pétion-Ville, Delmas et Port-au-Prince sont les plus affectées par ce phénomène. Les déplacés internes, déjà confrontés à des privations multiples sur les sites d’accueil, représentent les groupes les plus vulnérables.

Des stratégies de survie désespérées

Selon l’analyse du PAM, près de 60 % des déplacés internes présentent une consommation alimentaire qualifiée de pauvre », soit un niveau supérieur de 22 points à la moyenne de la zone métropolitaine (33 %). Environ 80 % de ces personnes recourent à des stratégies de survie en situation de crise ou d’urgence telles que la réduction des portions, la vente de biens essentiels ou encore le recours à des emprunts.

Une insécurité alimentaire généralisée

La crise alimentaire ne touche pas uniquement les déplacés internes. En Haïti près de 5,4 millions de personnes, soit près de la moitié de la population, sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë. Dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, ce chiffre atteint 985 000 personnes.

Selon les données de novembre du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), deux millions d’Haïtiens subissent des niveaux de faim d’urgence tandis que 6 000 déplacés vivent une situation de famine extrême (phase 5 de l’IPC).

Inflation et flambée des prix

La crise alimentaire est aggravée par l’inflation, qui a drastiquement réduit le pouvoir d’achat des ménages. Les produits de première nécessité, tels que la farine de blé, ont vu leurs prix s’envoler : +25 % à Tabarre, +13 % à Pétion-Ville et +25 % pour le riz à Croix-des-Bouquets.

Face à cette situation alarmante, le PAM appelle à une intervention urgente pour répondre aux besoins des plus vulnérables, notamment les déplacés internes, qui représentent le visage le plus désespéré de cette crise humanitaire.

Vant Bèf Info (VBI)

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