Haïti : 15 ans après le séisme, le pays reste vulnérable
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Quinze ans après le séisme dévastateur du 12 janvier 2010, Haïti reste profondément marqué par cette tragédie. Avec plus de 220 000 morts, 300 000 blessés et 1,5 million de sans-abri, cette catastrophe naturelle a bouleversé la vie nationale. Aujourd’hui encore, les séquelles sont visibles, et la vulnérabilité de la population face aux catastrophes naturelles reste préoccupante.
Des témoignages poignants
Port-au-Prince, le 12 janvier 2025 – Canerone St-Juste, infirmière et mère de trois enfants, se souvient avec douleur de ce jour où tout a basculé. « J’avais 17 ans. J’étais tranquillement assise sur ma galerie quand j’ai ressenti une secousse. Quelques secondes plus tard, la maison était réduite en poussière. Malheureusement, j’ai perdu ma mère », raconte-t-elle, la voix empreinte d’émotion.
Gérard Roger, sociologue, témoigne également de l’horreur vécue ce jour-là. « Il était 16h53 quand la terre a tremblé. Le mur s’est fissuré, les gens couraient dans la rue, pleurant et criant à chaque réplique. En me dirigeant chez moi, j’ai entendu les appels à l’aide des personnes coincées sous les décombres. Je me suis retrouvé impuissant face à l’horreur », se remémore-t-il.
Une crise humanitaire aggravée
Le séisme de 2010 n’a pas été la seule épreuve pour Haïti. En octobre 2010, une épidémie de choléra, introduite par les troupes des Nations Unies, a causé la mort de plus de 10 000 personnes. Six ans plus tard, en 2016, le cyclone Matthew a ravagé une grande partie du pays, faisant près de 500 morts et laissant des milliers de familles sans abri.
Malgré ces drames, Haïti reste extrêmement vulnérable face aux risques naturels. Le manque d’infrastructures, les logements précaires et l’absence de planification urbaine, aggravent les conséquences des catastrophes.
Un avenir incertain
Alors que le pays est en proie à une insécurité grandissante et à la violence des gangs, les Haïtiens se demandent si les autorités sont prêtes à prévenir une nouvelle tragédie. Des centaines de milliers de personnes ont été contraintes de fuir leurs domiciles, vivant désormais dans des conditions précaires, les exposant à d’autres risques.
Si un autre séisme survenait aujourd’hui, Haïti serait-il mieux préparé ou revivrait-il le cauchemar du 12 janvier 2010 ? La question reste ouverte, alors que la population attend des actions concrètes pour renforcer la résilience du pays.
Likenton JOSEPH
Vant Bèf Info (VBI)