Guerre commerciale États-Unis – Canada – Mexique : enjeux et perspectives selon Etzer Émile
![](https://vantbefinfo.com/wp-content/uploads/2025/02/1007426532-900x280.jpg)
Getting your Trinity Audio player ready...
|
L’économiste Etzer Émile, animateur de l’émission Éducation économique, a analysé les répercussions de la hausse des tarifs douaniers, décidée par Washington sur les relations commerciales entre les États-Unis, le Canada et le Mexique.
![](https://vantbefinfo.com/wp-content/uploads/2025/02/1007426532-1024x756.jpg)
Port-au-Prince, 10 février 2025 –
Un marché nord-américain sous pression
Depuis l’entrée en vigueur de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) en 1994, le commerce entre ces trois pays s’est intensifié. Selon Etzer Émile, le Canada et le Mexique exportent chaque année entre 400 et 500 milliards de dollars de marchandises vers les États-Unis, faisant d’eux leurs principaux partenaires économiques.
Cependant, la décision de Donald Trump d’augmenter de 25 % les tarifs douaniers sur les importations canadiennes et mexicaines risque d’affaiblir leurs économies. La Chine, elle aussi, ciblée par des mesures similaires, reste un acteur clé dans cette guerre commerciale.
Un déficit commercial en toile de fond
Pour Etzer Émile, cette politique s’inscrit dans la continuité du protectionnisme américain. Déjà en 2020, l’ALENA a été remplacé par l’ACEUM (Accord Canada – États-Unis – Mexique), un texte renégocié sous la présidence de Trump.
Les États-Unis justifient cette décision par un déséquilibre commercial avec leurs voisins :
Mexique : excédent commercial de 130 milliards de dollars.
Canada : excédent commercial de 53 milliards de dollars.
Pour Washington, limiter les importations permettrait de réduire ce déficit et de protéger l’industrie nationale.
Les objectifs de Trump : protectionnisme et relance économique
D’après Etzer Émile, cette stratégie repose sur trois axes :
- Favoriser l’industrie locale en rendant les produits étrangers plus coûteux.
- Encourager la consommation nationale en stimulant le patriotisme économique.
- Attirer les investisseurs grâce à des mesures fiscales et des incitations financières.
Le Mexique, qui est devenu en 2023 le premier partenaire commercial des États-Unis avec 798 milliards de dollars d’échanges, risque d’être le plus touché.
Un impact économique inégal
Les pays les plus dépendants du commerce extérieur seront les plus vulnérables :
78 % des exportations mexicaines sont destinées aux États-Unis, contre 15 % des exportations américaines vers le Mexique.
78 % du commerce canadien dépend du marché américain, contre 17 % des exportations américaines vers le Canada.
Washington reste donc moins exposé que ses voisins à une éventuelle riposte commerciale.
Vers une restructuration économique ?
Pour accompagner cette hausse des tarifs, Donald Trump envisage plusieurs réformes économiques :
Réduction de la fiscalité des entreprises à 15 % pour favoriser les investissements.
Baisse des taux d’intérêt pour stimuler la consommation.
Exploitation accrue du pétrole américain afin de réduire les coûts de production.
Les États-Unis, premier producteur mondial de pétrole avec 16,6 millions de barils par jour, pourraient ainsi maîtriser les prix de l’énergie et renforcer leur compétitivité.
Qui sortira gagnant ?
À court terme, les États-Unis pourraient stimuler leur production intérieure. En revanche, le Canada et le Mexique risquent d’être durement affectés. Selon Etzer Émile, leur capacité à diversifier leurs partenaires commerciaux déterminera leur résilience face à cette guerre commerciale.
L’issue de ce bras de fer économique reste incertaine, mais une chose est sûre : les tensions commerciales en Amérique du Nord sont en train de redéfinir les rapports de force économiques.
Judelor Louis Charles
Vant Bèf Info (VBI)