Frère Luckson Jean, une vie dédiée au service des démunis
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« Zòn pa fè moun », frère Luckson fait de ce slogan son crédo. Il est le président de la Fondation « Zòn pa fè Moun » qui œuvre dans la prise en charge des personnes défavorisées, en particulier des enfants de rue et des orphelins. Qui est Luckson Jean, qu’on présente comme un bienfaiteur très apprécié par les internautes ?
Port-au-Prince, le 26 juillet 2023.- Âgé de 37 ans, marié et père de 5 enfants, Luckson Jean est né dans la Commune de Cité Soleil. Il a fait ses études à l’École Don Bosco. C’est à la suite d’une série de préjugés qu’il a vécus à l’école classique, à cause notamment de son origine sociale, qu’il va créer une fondation pour s’occuper des plus vulnérables. L’objectif est de démontrer que « l’origine ne doit pas condamner quelqu’un à échouer ».
La genèse de la Fondation
A ses débuts, Frère Luckson était un chanteur évangélique après avoir commencé d’abord à slamer. Très tôt, il va laisser sa Commune natale, Cité Soleil. Mais il ne ratera jamais une occasion d’assister, d’aider ou de tendre la main aux plus nécessiteux, selon ses moyens.
Guidé par sa foi religieuse, Luckson Jean révèle que Dieu l’a beaucoup aidé durant les 3 ans d’existence de la Fondation dans la prise en charge des enfants. Cependant, il a commencé ses œuvres de bienfaisance bien avant la création de la fondation.
En effet, depuis un peu plus de sept ans, il vole au secours des enfants démunis. « Je me suis servi de ma carrière d’artiste et de mon influence, comme stratégie, afin de trouver de l’aide pour assister les enfants qui sont désormais au nombre d’une quarantaine, a-t-il avoué.
Pourquoi le Slogan Zòn pa fè moun?
C’est le noyau de l’histoire ! Ce slogan surgit suite à une humiliation que Luckson Jean affirme avoir subie à l’école classique.
En 2003, Luckson s’est absenté pendant plusieurs jours à l’école en raison d’une situation de tension provoquée par des gangs armés à Cité Soleil. A son retour en classe, il n’a pas eu le temps de prendre son sac à dos. Quand le professeur lui demanda pourquoi il n’a pas fait ses devoirs, il était obligé d’avouer la vérité.
Après avoir appris qu’il habitait à Cité Soleil, ses camarades commençaient à l’éviter. Ils allaient jusqu’à surveiller leurs sacs à la cour de récréation.
A la mort de son père, il a dû laisser l’école parce que sa mère n’arrivait pas à s’acquitter de la scolarité et sa grande humiliation ont été les cris de joie des autres élèves quand ils ont appris qu’il allait quitter définitivement cette école.
« Quand j’aurai l’opportunité de me faire entendre, je défendrai fermement que l’homme n’est pas le produit de son milieu comme on veut le faire croire », insiste le patron de la Fondation « Zòn Pa Fe Moun ». Sur cette base, Lukcson Jean a adopté ce slogan-crédo qui lui ouvrira la porte de la popularité dont il bénéficie aujourd’hui.
Frère Luckson Jean se dit satisfait d’avoir entamé ce projet qui porte déjà ses fruits, mais il souhaite aller plus loin, et pourquoi pas, atteindre le sommet. Son plus grand rêve, c’est de ne plus voir un enfant haïtien sans abris traîner dans les rues.
Came Stefada Poulard/ Dodeley Orelus
Vant Bèf Info (VBI)