Force multinationale en Haïti : l’ONU donne son feu vert, 13 pays disent « oui », 2 autres « s’abstiennent »

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Le Conseil de sécurité des Nations-Unies a autorisé, le lundi 2 octobre 2023, le déploiement d’une mission multinationale de sécurité en Haïti. Avec 13 voix pour, deux abstentions et 0 contre, le projet de résolution, rédigé et préparé par les États-Unis et l’Équateur, a été adopté par les pays membres, qui a posé certaines conditions. Comme prévu, c’est le Kenya qui dirigera cette mission qui aura un mandat d’un (1) an.

New York, le 2 octobre 2023.- C’est fait ! La mission tant souhaitée par plusieurs pays membres du conseil de sécurité de l’ONU sera déployé en Haïti. Selon la résolution adoptée, cette “mission multinationale de soutien à la sécurité” n’est pas une force onusienne. Elle a été créée pour une période initiale de douze (12) mois, avec une réévaluation au bout de neuf (9) mois.

Security Council meeting on The question concerning Haiti. Vote

Cette mission multinationale de soutien à la sécurité qui sera menée par le Kenya apportera un soutien opérationnel à la police dans la lute contre les gangs, dans la sécurisation des écoles, ports, hôpitaux et aéroports. Aussi, la force aura pour objectif également d’améliorer suffisamment la sécurité pour organiser des élections dans le pays.

“Par ailleurs, la résolution généralise l’embargo sur les armes légères et munitions à destination d’Haïti, qui s’appliquait jusqu’alors uniquement aux chefs de gangs visés par le régime de sanctions mis en place en octobre 2022, et qui ne concerne à ce stade qu’un individu”, a écrit RFI.

Cependant, le document ne précise pas la composition de la mission, notant que le calendrier du déploiement et le nombre de personnels seront élaborés par les futurs participants, de concert avec le gouvernement haïtien. “Le chiffre de 2,000 membres des forces de l’ordre a toutefois été souvent évoqué ces derniers mois”, a révélé le média français.

La Russie et la Chine s’abstiennent !

Comme c’était le cas depuis le début des discussions, la Russie et la Chine garde encore leurs positions, et adressent pas mal de question concernant le déploiement de cette force. Ce lundi encore, le représentant de la fédération de Russie au conseil de sécurité des Nation-Unies, a exprimé ces préoccupations face à cette initiative. “Il faut comprendre que l’envoi, dans tous pays, d’une mission, est une mesure extrême qui exige une élaboration très précise”, a déclaré Vassily Nebenzia, soulignant que son pays ne s’oppose pas à l’idée de contribuer à la stabilisation d’Haïti.

Pour le diplomate russe, la planification et la préparation de la mission restent floue. M. Nebenzia explique que ses demandes sur un ensemble de questions telles que les modalités de fonctionnement, la stratégie de retrait restent encore sans réponse”. “La Russie ne peut pas se mettre d’accord aveuglement”, a-t-il dit, espérant que des informations détaillées seront communiquées, et que la mission contribuera à la stabilisation d’Haïti, avec une bonne préparation et un bon déploiement de la force.

La Chine quant à lui se montre prudente dans son approche. Depuis la présentation du projet de résolution jusqu’à ce lundi, le représentant permanent de la Chine au conseil affirme que son pays voulait savoir dans quel cadre sera déployée cette mission. Zhang Jun met l’accent sur “le respect de la souveraineté national et l’ingérence dans les affaires intérieures d’Haïti”.

“La justification utilisée par l’ONU pour faire l’usage de la force en Haïti, doit se faire avec prudence, puisqu’il y a eu des abus dans le passé”, déclare le diplomate chinois. M. Jun dit espérer que les pays qui composeront cette mission, consulteront régulièrement les autorités haïtiennes, et que le people haïtien accepte. “Cette mission ne pourra pas durer éternellement”, a dit Zhang Jun, saluant le Kenya qui a pris la tête de la mission.

Selon ce qu’a rapporté Miami Herald, au moins une douzaine de pays a été identifié et sont engagés à soutenir la mission. Ils fourniront du personnel, du matériel ou des fonds. “Il s’agit de l’Italie, de l’Espagne, de la Mongolie, du Sénégal, du Belize, du Suriname, du Guatemala et du Pérou, les nations caribéennes de la Jamaïque, des Bahamas et d’Antigua-et-Barbuda”, révèle le média américain. Ces États avaient déjà annoncé leur intention de participer à cette mission.

Luckson SAINT-VIL
Vant Bèf Info (VBI)
avec RFI et Miami Herald