Flambée des prix alimentaires : marchands et consommateurs crient à l’aide

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La montée en flèche des prix des produits alimentaires continue de susciter frustration et désespoir chez les marchands et les consommateurs en Haïti. Ces commerçants, qui risquent leur vie quotidiennement pour s’approvisionner en vivres, fruits, et autres denrées hors de la capitale, expriment leur détresse face à une situation économique qui ne cesse de se dégrader.

Delmas, lundi 26 août 2024
Il est 12 h 40 au marché Dumornay, situé à Gérald Bataille. Les commerçants sont à bout de souffle. Les prix des denrées alimentaires ont atteint des sommets insoutenables, et dans certaines villes de province, les produits pourrissent faute de moyens pour les acheminer. Les routes principales de Port-au-Prince, désormais sous contrôle de gangs armés, sont devenues des zones à haut risque. Ces groupes criminels installent des barrages illégaux et imposent des taxes arbitraires, exacerbant la crise sous l’œil impuissant des autorités.

« Les routes menant à Croix-des-Bouquets, Cabaret, et à la Croix-des-Bossales sont de véritables zones de danger. Chaque jour, nous frôlons la mort, et pourtant, aucune mesure n’est prise pour nous protéger », déclare une commerçante désespérée. « Avant, un sac de patates coûtait 1 500 gourdes. Aujourd’hui, il est à 10 000 gourdes, et il faut encore payer 3 500 gourdes pour les taxes », ajoute-t-elle.

Les visages des commerçants et des clients trahissent la faim et la misère qui les rongent. Un jeune marchand, père de famille, témoigne de l’augmentation drastique des prix de l’artocarpus altilis, communément appelé « lam veritab ». Ce fruit, autrefois accessible à tous, est désormais un luxe inabordable pour beaucoup.

« Il nous faut maintenant entre 150 et 200 gourdes pour acheter un artocarpus altilis. Avant, c’était 25 gourdes. Comment nourrir nos familles avec de tels prix ? », s’interroge-t-il.

Selon une projection sur l’insécurité alimentaire réalisée par « kanpay_ht » pour la période de mars à juin 2024, les départements de l’Ouest, de la Grande-Anse, et de l’Artibonite, tous producteurs de denrées vitales, font face à une urgence humanitaire.

Pierre Daniel Lamartinière
Vant Bèf Info (VBI)