Fermeture de l’hôpital universitaire de Mirebalais : le système de santé haïtien en état d’urgence

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L’hôpital universitaire de Mirebalais (HUM), l’un des piliers du système de santé haïtien, ferme temporairement ses portes. En cause : la montée en flèche des violences armées dans la région. La fondation Zanmi Lasante, qui gère l’établissement, invoque des raisons de sécurité pour protéger son personnel et les patients.

Mirebalais, 23 avril 2025 — « La sécurité humaine est une condition non négociable à la continuité des soins », a déclaré l’organisation dans un communiqué. Le Dr Wesler Lambert, directeur général de Zanmi Lasante, n’a pas caché son inquiétude : « Nous ne pouvons pas le nier ; l’attaque nous a profondément touchés. »

Un hôpital d’envergure nationale paralysé

Ouvert en 2012 grâce à un partenariat entre le gouvernement haïtien et l’ONG Partners In Health, l’HUM est devenu une référence nationale. Il accueille chaque année des milliers de patients venus de tout le pays pour des soins spécialisés rarement disponibles ailleurs. Sa fermeture, provoquée par une série d’attaques armées en mars et avril, prive la population d’un service essentiel.

Une crise sanitaire aggravée par l’insécurité

Le cas de Mirebalais illustre l’effondrement progressif du secteur de la santé en Haïti. Selon les données recueillies, pas moins de 35 établissements, publics et privés, ont été fermés après des pillages ou des incendies criminels — y compris l’hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH). À ce jour, structure hospitalière encore complètement fonctionnelle.

Par ailleurs, une centaine de centres de santé fonctionnent au ralenti, dans la capitale comme dans les communes de La Gonâve, de ll’Arcahaie,de Cornillon, de la Croix-des-Bouquets, de Fermathe, de Léogâne, de Petit-Goâve. Ces dysfonctionnements sont dus à des coupures d’électricité, des pénuries de médicaments, l’insécurité ambiante et l’absentéisme forcé du personnel soignant.

Un appel à la mobilisation

Malgré cette fermeture, Zanmi Lasante continue d’opérer dans ses 16 autres structures sanitaires à travers le pays. Mais l’organisation tire la sonnette d’alarme : l’accès aux soins est désormais menacé par l’instabilité généralisée.

« Sans sécurité, il n’y a pas de santé possible », martèle la fondation, qui appelle à une mobilisation urgente des autorités et des partenaires internationaux.

Face à une telle situation, il devient évident que la santé publique en Haïti est désormais intimement liée à la restauration de l’ordre et de l’État de droit.

Mederson Alcindor
Vant Bèf Info (VBI)

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