Face aux raids migratoires, la foi et la résilience de la communauté haïtienne de Springfield
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Face à la montée des raids migratoires sous l’administration Trump, la communauté haïtienne de Springfield, Ohio, s’accroche à la foi et à la solidarité. Entre peur de l’expulsion et incertitude, quant à leur avenir, les Haïtiens cherchent réconfort dans leurs églises et leurs commerces spirituels.
États-Unis, le 28 janvier 2025._À la fin de son service dominical, le Révérend Réginald Silencieux, pasteur de la première église évangélique haïtienne de Springfield, s’est agenouillé en prière, entouré des membres de sa congrégation. « J’ai demandé à Dieu de protéger mon peuple », confie-t-il. Dans un contexte de tensions migratoires exacerbées, sa prière a également inclus le président Donald Trump. « En tant qu’Église, nous avons le devoir de prier pour lui, car il est notre leader politique », ajoute-t-il.
Malgré cette ferveur, certains fidèles ont préféré rester chez eux, craignant les raids fédéraux. D’autres, en quête de réconfort, se sont rendus dans des lieux de culte ou des boutiques spécialisées en produits spirituels.
Avec environ 15 000 Haïtiens vivant à Springfield, l’incertitude plane autour du statut de protection temporaire (TPS). Ce programme, qui leur permet de résider légalement aux États-Unis, pourrait être menacé par des décisions fédérales. « La communauté est en panique », déclare Viles Dorsainvil, responsable d’un centre d’aide communautaire local.
Les propos de Dorsainvil traduisent un sentiment partagé : « La majorité des immigrés ici travaillent dur. Un gouvernement rationnel chercherait à collaborer avec eux, plutôt que de les expulser. »
Des tensions alimentées par des rumeurs
L’année précédente, Donald Trump avait suscité l’indignation en accusant les Haïtiens de Springfield de manger les chiens et chats de leurs voisins. Ces affirmations infondées ont intensifié les tensions raciales et anti-migratoires dans une ville à majorité blanche et ouvrière.
Les conséquences ont été immédiates : des alertes à la bombe ont visé des écoles et bâtiments publics, amplifiant un climat déjà tendu. Jacob Payne, propriétaire d’un magasin religieux, observe ces effets au quotidien. « Nous avions peur des représailles de l’extrême droite. Maintenant, nous craignons l’expulsion. »
Entre la vente de bougies spirituelles et les conseils sur les démarches administratives, Payne reste un pilier pour la communauté. Dans son magasin, il aide les clients à remplir leurs formulaires de TPS et à obtenir leurs permis de travail. « Je fais tout pour que les gens se sentent soutenus, même dans ces moments difficiles », dit-il.
Dans un contexte de peur et d’incertitude, les Haïtiens de Springfield continuent de s’appuyer sur leur foi et leur résilience pour surmonter les épreuves.
Vant Bèf Info ( VBI).
Source : AP