Expulsion massive de migrants haïtiens : le protecteur du citoyen interpelle la communauté internationale

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Le protecteur du citoyen, Dr Renan Hédouville, interpelle plusieurs acteurs de la communauté internationale évoluant dans le domaine des droits humains, sur la situation des migrants haïtiens en République dominicaine. L’expulsion massive de dix-mille (10 000) ressortissants haïtiens par semaine met en péril le principe de la solidarité qui doit se prévaloir entre les deux peuples qui partagent une même île, souligne Me Hédouville dans des correspondances adressées au défenseur du peuple (dominicain) Pablo Ulloa ; à Maryam Abdulla Attiyah, présidente de l’Alliance Globale des Institution Nationales des Droits de l’Homme (GANHRI) et à Pedro Francisco Callisaya Aro, secrétaire général du Réseau des Institutions Nationales pour la Promotion et la Protection des Droits de l’Homme du Continent Américain.

Port-au-Prince, le 11 octobre 2024. Dans ces correspondances, le protecteur du citoyen, Dr Renan Hédouville, a d’abord exprimé ses vives préoccupations suite à l’annonce faite le 2 octobre dernier par les autorités dominicaines relative à l’expulsion massive de dix-mille (10 000) ressortissants haïtiens par semaine.

Il souligne que, d’un point de vue diplomatique et juridique, cette mesure met en péril le principe de la solidarité devant guider les relations entre les deux peuples qui partagent une même île.

Me Hédouville fait remarquer que, dans le cadre de la mise en œuvre de cette mesure, les déportations se sont intensifiées avec beaucoup de brutalités ou d’agressions et en dehors de toutes les normes internationales en matière des droits de l’homme.

Il souligne que les haïtiens sont, chaque jour, exposés à toutes les formes de menaces. Il n’y a aucune protection spéciale pour les femmes, les enfants, les personnes âgées ainsi que les autres catégories vulnérables, déplore le protecteur du citoyen, Dr Renan Hédouville.

Le protecteur du citoyen fait remarquer que les pratiques instituées par la République Dominicaine pour procéder à ces déportations massives constituent une violation grave des droits fondamentaux. Elles sont incompatibles avec les dispositions relatives au droit international humanitaire et à la protection des droits des migrants et des réfugiés auxquelles l’État dominicain est partie, souligne-t-il.

De plus, le protecteur du citoyen fait remarquer que ces déportations sont réalisées dans un contexte marqué par une crise sociopolitique et sécuritaire sans précédent à laquelle Haïti fait face et qui requiert une solidarité internationale.

Il souligne que, malgré les efforts déployés par la police nationale, avec l’appui de la mission multinationale de soutien à la sécurité, les gangs armés continuent de terroriser la population.

Aussi, conformément à sa mission et en sa qualité de membre de la grande famille des INDH (Institutions Nationales de Droits Humains) à l’échelle internationale, l’OPC demande aux destinataires de ces correspondances d’interpeller les autorités dominicaines.

Il souligne que la situation qui prévaut actuellement réclame une intervention urgente des institutions de droits humains de la République Dominicaine afin de freiner les graves violations perpétrées à l’encontre des haïtiens et les pratiques discriminatoires et xénophobes dont ils sont victimes.

Le numéro un de l’OPC, Dr Renan Hédouville, dit croire que le dialogue demeure la voie privilégiée comme moyen pacifique de résolution de la crise dans l’intérêt des deux pays.

Dodeley Orélus

Vant Bèf Info (VBI)