Exploitation minière à Dajabón : une organisation canadienne dénonce des risques environnementaux pour Haïti
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La Concertation pour Haïti (CPH), une organisation québécoise, dénonce un projet d’exploitation minière à Dajabón par une firme canadienne. Elle souligne que ce projet représente une menace sérieuse pour la vie, l’eau, et l’environnement en Haïti. La CPH rappelle qu’Haïti est un pays où une grande partie de la population n’a pas accès à l’eau potable.
Québec, le 21 février 2024 – La société Unigold, cotée à la Bourse de Toronto, devrait bientôt obtenir une licence pour exploiter la concession Candelones, également connue sous le nom de Neita Sur, située à Restauracion, dans la province de Dajabon, à la frontière d’Haïti.
Selon la CPH, la concession contient 2,25 millions d’onces d’or. Le permis accorderait à Unigold le droit exclusif d’extraire des minéraux métalliques pendant 75 ans. En avril 2023, la demande avait été étudiée par la Direction dominicaine des mines avant d’être transmise au ministère de l’Énergie et des Mines avec une recommandation favorable.
La CPH souligne également que Barrick Gold a acquis 60 % des droits d’exploration pour une autre concession, Neita Norte, tandis qu’Unigold détient les 40 % restants.
L’organisation déplore le fait que les opérations minières nécessiteront une quantité initiale d’eau équivalente à 28 piscines olympiques (70 000 mètres cubes). En moyenne, 500 000 litres d’eau sont nécessaires pour extraire et laver un kilogramme d’or.
La CPH exprime sa solidarité avec les organisations locales qui ont exprimé leur préoccupation quant à la pollution des rivières Massacre et Artibonite. L’utilisation de cyanure pour extraire le minerai d’or nuira à ces rivières partagées sur l’île d’Hispaniola. Ces rivières sont des sources importantes d’irrigation pour le riz et d’autres cultures vitales pour la sécurité alimentaire d’Haïti.
La CPH rappelle la position prise par un regroupement d’associations dominicaines de la région le 4 février dernier : « Nous nous opposerons à toute exploitation minière, même si cela implique de sacrifier notre sang pour la Terre-mère, pour la vie des générations futures. »
En outre, elle souligne qu’Haïti est le pays le plus vulnérable aux impacts du changement climatique en Amérique latine, et que la majorité des Haïtiens vivant en milieu rural doivent parcourir de longues distances pour trouver de l’eau. Seuls 43 % d’entre eux ont accès à l’eau potable selon La Concertation pour Haïti.
La déforestation, attribuable à la pauvreté, a également dégradé les bassins versants et les écosystèmes.
Jean François
Vant Bèf Info (VBI)