Et si lire devenait un acte de résistance ? Faire aimer la lecture à la génération de l’instantané

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Le monde défile à toute vitesse sous nos doigts. Une vidéo chasse l’autre, un message pousse le précédent, un clic et tout change. Dans cette culture de l’instant, lire un livre semble presque… archaïque. Pourtant, en cette Journée mondiale de la lecture, il est plus urgent que jamais de rappeler ceci : la lecture n’est pas un luxe, c’est une nécessité vitale. Mais comment faire aimer la lecture à une génération nourrie d’écrans, d’immédiateté et de gratification rapide ? La réponse ne tient pas à la nostalgie des anciens temps, mais à une réinvention audacieuse et bien ancrée dans notre époque.

Lire n’est pas un devoir, c’est une aventure – rendons-la désirable
Port-au-Prince, le 23 Avril 2025. Bien des classes et foyers, la lecture est encore perçue comme une obligation scolaire ou une épreuve intellectuelle. Or, rien ne tue plus sûrement le goût de lire que d’en faire une corvée. La clé, c’est de restaurer la dimension émotionnelle et sensorielle du livre : un bon roman n’est pas un exercice, c’est un voyage. Il faut offrir aux jeunes lecteurs des livres qui résonnent avec leur univers intérieur, avec leurs préoccupations, leurs émotions, leur époque. Pourquoi leur imposer un Zola dès le premier contact, quand des auteurs contemporains comme Garry Victor, Joël Des Rosiers, ou Margaret Atwood peuvent ouvrir la porte de l’imaginaire et du questionnement social avec puissance ?
La lecture devient alors un miroir du monde et de soi. Comme le dit le philosophe Alain Bentolila, “on ne lit pas pour apprendre à lire, on lit pour apprendre à penser.” Et ce pouvoir-là, aucun écran ne peut l’imiter.
La lecture est un acte vivant : faisons-en une expérience collective
Trop souvent, la lecture est cantonnée à un acte solitaire, silencieux, presque figé. Mais elle peut être joyeuse, dynamique, incarnée. Des clubs de lecture dans les écoles ou les quartiers, des lectures théâtralisées, des marathons de lecture publique, des concours de slam littéraire… tout cela crée un rapport vivant au texte. Cela donne chair aux mots.
Un adolescent peut se découvrir lecteur à travers un roman lu à voix haute par un pair, ou par le biais d’une discussion passionnée autour d’un livre qu’il n’aurait jamais ouvert seul. En Haïti, dans certaines écoles rurales où les livres sont rares, ce sont ces moments de lecture collective qui plantent les graines d’un amour durable pour les histoires.
Le numérique n’est pas l’ennemi du livre – il peut en être le tremplin
Plutôt que de diaboliser les écrans, pourquoi ne pas en faire des alliés ? Le numérique, lorsqu’il est bien utilisé, peut conduire à la lecture, pas l’en éloigner. Des plateformes comme Wattpad permettent aux jeunes d’écrire et de lire les histoires des autres. Les livres audio rendent les classiques accessibles autrement. Des applications interactives transforment la lecture en aventure sensorielle. Et même les réseaux sociaux, lorsqu’ils valorisent des contenus littéraires (comme les communautés BookTok sur TikTok), peuvent réveiller des vocations.
L’enjeu n’est donc pas de bannir la technologie, mais de dompter son usage et d’y intégrer le livre comme un objet désirable, moderne, vivant. L’important est que le jeune lecteur entre en contact avec le texte – peu importe le support.
Former l’attention, jour après jour : lire comme on muscle le regard
Lire exige une compétence rare aujourd’hui : la concentration. Dans un monde où tout se consomme en 10 secondes, où l’attention est une monnaie, lire un chapitre, c’est nager à contre-courant. Il faut donc enseigner la patience cognitive, comme on entraîne un muscle. Cela passe par des rituels courts mais réguliers : dix minutes par jour de lecture silencieuse, sans téléphone, sans bruit. C’est peu, mais c’est une révolution.
Comme l’explique la neuroscientifique Catherine Gueguen, la lecture développe les connexions cérébrales liées à la mémoire, à l’analyse, et à l’empathie. Elle permet au cerveau de “ralentir pour mieux comprendre”, contrairement au défilement rapide qui nous rend passifs.
Apprendre à aimer lire, c’est apprendre à se reconnecter à soi, aux autres, au réel. C’est construire une pensée autonome dans un monde qui propose des opinions préfabriquées.
Lire, c’est résister à la perte de soi
À l’heure où tout va plus vite, lire, c’est reprendre le contrôle. C’est dire non à la dictature du clic, oui au temps long. C’est apprendre à voir au lieu de juste regarder, à entendre entre les lignes, à douter, à relier. Faire aimer la lecture aujourd’hui, ce n’est pas imposer un passé glorieux, c’est proposer une issue possible à la confusion du présent.
Et si lire redevenait un acte de résistance ? Une manière de se tenir debout dans le tumulte, d’élargir son monde, d’ouvrir un espace de respiration. Pour cela, il faut que les éducateurs, les parents, les institutions – et même les technologies – deviennent des alliés dans cette bataille douce, mais décisive.
En cette Journée mondiale du livre, faisons ce pari ensemble : offrir à la jeunesse non seulement des livres, mais le goût de lire. Car là où le plaisir entre, l’attention suit, et l’esprit s’ouvre.
Deslande ARISTILDE
Vant Bèf Info (VBI)
Mezanmi o gade de koze kote filozof Ayisyen yo jwenn ak metòd sa ki se defann yon * Thèse * avèk yon sèl sitasyon ki an favè mesaj yo vle fe pase a …? Paske Alain di moun fè lekti pou panse men pa pou aprann *li* a , sa vle di moun pa bezwen aprann fè lekti pou sa , pandanw tou ap reflechi oubyen panse..? Epi kisan’ fè ak panopli liv * méthodes de lecture* yo , yon seri gid ki aprann moun * li * espesyalman timoun ki ta dwe yon debitan nan lekti …? Si yon moun pa konn *li * byen , Koman poul’ fe konprann sal’ li yo answit poul’ panse …? Se yonn nan rezon nan lekol primè yo ta dwe mete pwofesè ki konn li devan timoun yo, yon fason pou aprann yo * adonner à la lecture* pou ede yo konprann sa yo li yo , pou chame yo , pou fè yo renmen lekti epi pou pèmèt yo fe gwo refleksyon ( panse ) Menm nan bon lekol kominikasyon yo mete yon kou * Expression orale * ki gen ladanl’ * Exercices de lecture* pou aprann moun * li * pi byen .
Anplis de sa , nou toujou di : * Le numérique n’est pas l’ennemi du livre* se vre men sa pral depan de moun k’ap itilize sistèm sa , sil itilizel’* A bon escient* ok epi se pa tout liv non moun jwenn sou entènet….