Et si c’était votre enfant ?
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Par Wandy CHARLES
L’horreur a un visage. Celui d’Eliana Thélémaque, une jeune mère brisée, qui n’a pas survécu à la barbarie dont son fils a été victime. Son enfant, arraché de ses bras, a été jeté vivant au feu, dit-on, par les sbires recervelés, les hommes de mains et les exécutants irréfléchis de Viv Ansanm. Ce crime, d’une sauvagerie innommable, s’inscrit dans un cycle de violence qui semble ne jamais prendre fin. Deux vies fauchées par une brutalité que notre société, trop souvent, finit par banaliser.
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Mais arrêtez-vous un instant. Posez-vous la question : et si c’était votre enfant ? Si cet enfant, réduit en cendres, était le vôtre, monsieur le politicien ? Vous, qui faites des promesses creuses en attendant les élections ou le partage de gâteau, auriez-vous dénoncé plus fort, agi plus vite, pris des mesures plus fermes pour stopper cette spirale de la terreur ?
Et vous, messieurs les élites, qui vous réfugiez dans vos tours d’ivoire, auriez-vous toléré l’impunité de ceux qui transforment nos rues en champs de massacre ? L’auriez-vous accepté si c’était votre fils, votre fille, qui criait dans les flammes ?
Et vous, les gangs qui sévissent en toute impunité, justifiez-vous encore vos actes au nom d’une vengeance, d’un territoire, d’un pouvoir factice ? Si c’était votre propre chair qui était ainsi anéantie, trouveriez-vous encore une raison pour continuer ?
Et vous, forces de l’ordre, où étiez-vous quand ce crime a été commis ? Où êtes-vous lorsque les mères pleurent leurs enfants, lorsque des innocents sont traqués, torturés, assassinés sous vos yeux ? La peur, la complaisance, ou la complicité vous paralysent-elles au point de laisser la loi du chaos gouverner ?
Haïti, notre chère patrie s’enfonce chaque jour un peu plus dans l’abîme. La violence n’épargne personne. Un jour, ce ne sera plus un nom anonyme dans les faits divers. Ce sera peut-être un proche, un voisin, un parent. Il est urgent de réagir. Il est impératif de dire stop.
L’histoire d’Eliana Thélémaque et de son enfant ne doit pas être un simple drame de plus dans notre longue liste de tragédies. Elle doit être un électrochoc. Que ceux qui ont le pouvoir d’agir le fassent. Que ceux qui croient encore en une Haïti juste et humaine se soulèvent. Avant qu’il ne soit trop tard. Que ceux qui ont encore du cœur se posent cette question : et si c’était votre enfant ?
Vant Bef Info (VBI)