Et si c’était demain ? Haïti face au risque d’un nouveau séisme

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12 janvier 2010. Il est 16h53 , lorsque la terre a tremblé , bouleversant Haïti en quelques secondes. Des cris de douleur s’élèvent au milieu des ruines, transformant Port-au-Prince en un vaste champ de désolation. Quinze ans plus tard, les séquelles de cette tragédie sont encore visibles. Le pays, toujours vulnérable, semble pris dans une spirale d’impuissance face aux catastrophes naturelles.

Alors que les experts redoutent une nouvelle secousse d’ampleur, une question demeure : Haïti est-il prêt à affronter un autre séisme ?

Une mémoire collective marquée par la douleur

Le séisme du 12 janvier 2010 a bouleversé à jamais l’histoire du pays. Les chiffres officiels évoquent plus de 300 000 morts, tandis que les images des corps enfouis sous les décombres hantent encore les esprits. Des familles entières ont été décimées. Les rues, les écoles, les églises et les marchés se sont transformés en cimetières improvisés.

Pour de nombreux Haïtiens, le traumatisme reste profond. Chaque secousse, même minime, ravive la douleur de cette journée noire. Pourtant, malgré le choc initial, la reconstruction n’a pas suivi le rythme espéré.

Vulnérabilité persistante, inaction prolongée

Quinze ans après, Haïti reste dramatiquement exposé aux risques sismiques. Les infrastructures, mal conçues ou érigées sans respect des normes parasismiques, augmentent le danger. Les récents séismes, notamment celui du 14 août 2021 dans le Sud, la Grand’Anse et les Nippes, ont une fois de plus mis en lumière la fragilité du pays.

Dans de nombreuses zones à risques, les constructions anarchiques continuent, souvent avec la complaisance des autorités locales. Des cartes de microzonage ont été élaborées pour identifier les secteurs les plus exposés, mais elles restent peu utilisées dans les projets d’aménagement urbain.

Selon le géologue Dolendo Neptune, l’absence d’un contrôle rigoureux sur les permis de construire constitue un sérieux problème. « Nous avons les outils pour prévenir, mais leur application reste chaotique », déplore-t-il.

Manque de préparation : une population laissée à elle-même

Au-delà des infrastructures, la préparation de la population est cruciale. Or, les campagnes de sensibilisation aux risques sismiques demeurent rares. Peu d’Haïtiens savent comment réagir face à un tremblement de terre. Les écoles, les hôpitaux et les administrations ne disposent pas de plans d’évacuation adaptés.

« Si un séisme frappait aujourd’hui, les dégâts humains seraient probablement encore plus importants qu’en 2010 », alerte Marie-Thérèse Louis, spécialiste en gestion des risques.

Les autorités peinent à mettre en place des mécanismes de réponse rapide. Les sapeurs pompiers manquent de formation et d’équipements. Les services d’urgence, quant à eux, sont presque inexistants.

Et si c’était demain ?

La question demeure : que se passerait-il si un nouveau séisme frappait Haïti demain ?

Les initiatives existent, mais elles restent insuffisantes face à l’ampleur des risques. La reconstruction du Palais national, symbole de l’État haïtien, n’a toujours pas été achevée. Une image forte qui témoigne du manque de volonté politique à reconstruire un pays plus sûr.

Pour éviter un nouveau drame, Haïti doit agir dès maintenant. Cela passe par :

  • L’application stricte des normes parasismiques
  • La sensibilisation massive de la population
  • Le renforcement des capacités des services d’urgence

Sans ces mesures, le pays s’expose à la catastrophe. Chaque jour qui passe est un rappel que la terre peut trembler à tout moment.

Haïti doit sortir de sa léthargie et transformer ses faiblesses en opportunités de renouveau. Sinon, l’histoire risque de se répéter, plongeant le pays une fois de plus dans le chaos et la désolation.

Wideberlin Senexant
Vant Bèf Info (VBI)

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