Emmanuel Vertilaire boycotte un Conseil des ministres et dénonce l’inaction du CPT dont il fait partie
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Alors que le pays s’enfonce dans l’insécurité, Emmanuel Vertilaire, membre du Conseil présidentiel de Transition (CPT), a décidé de boycotter le Conseil des ministres du 28 février 2025. Son motif ? L’inaction du gouvernement face à la crise. Pourtant, il est lui-même chargé du chantier justice et sécurité publique, un paradoxe qui soulève des questions sur la cohérence et l’efficacité de l’équipe dirigeante.
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Un cri d’alarme… et après ?
Port-au-Prince, le 1er mars 2025. Dans une note officielle, Emmanuel Vertilaire dénonce un CPT apathique, incapable de prendre des mesures concrètes contre l’insécurité.
Il décrit une situation dramatique où des mères sont contraintes de transporter les cadavres de leurs enfants dans des brouettes. Il pointe aussi du doigt l’absence de cohésion au sein de la Police nationale d’Haïti (PNH), un obstacle majeur dans la lutte contre les gangs.
Mais au-delà de cette dénonciation, quelle action concrète propose-t-il ? Son boycott d’une réunion ministérielle peut-il réellement faire évoluer les choses ?Les décideurs s’indignent de leurs propres décisions, ou inactions.
Cependant, cette prise de position révèle surtout les fractures au sein du CPT. En critiquant ouvertement l’instance dont il est membre, Vertilaire alimente les doutes sur la capacité du Conseil à mener la transition à bien. La situation rappelle l’image d’un serpent qui se mord la queue : ceux qui devraient agir se contentent de s’indigner, sans jamais enclencher de véritable changement.
Si son geste est perçu comme un sursaut d’indignation, il intervient aussi à un moment de trouble. Emmanuel Vertilaire aurait récemment été convoqué par l’ambassade des États-Unis avec deux autres membres du CPT, Smith Augustin et Louis Gérard Gille. Ces 3 conseilers-presidents sont cités dans une affaire de corruption impliquant la Banque Nationale de Crédit (BNC)
Faut-il voir dans cette dénonciation un réel appel à l’action ou une tentative de diversion face à des ennuis judiciaires ? Une chose est certaine : pendant que les querelles internes s’intensifient, la population, elle, continue de subir l’insécurité.
Wideberlin SENEXANT
Vant Bef Info (VBI)