Éducation : plusieurs écoles  dans un seul établissement, l’ apprentissage est devenu difficile et chaotique

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 En pleine crise sécuritaire, le système éducatif haïtien subi une nouvelle épreuve. Face à la montée de la violence orchestrée par les groupes armés de la coalition « Viv Ansanm » , plusieurs écoles publiques de la capitale ont été contraintes de fermer leurs portes. En réponse, les autorités ont procédé au regroupement de plusieurs établissements dans un seul bâtiment. Une mesure provisoire qui aggrave cependant, les difficultés d’apprentissage.

Port-au-prince, le 10 mai 2025.

Ce dispositif, présenté comme une solution d’urgence, s’avère dans la pratique chaotique et peu viable. Les établissements restés ouverts doivent désormais accueillir des centaines d’élèves supplémentaires, entraînant une surpopulation inédite et une désorganisation généralisée.

 »  Nous sommes maintenant quatre écoles dans le même bâtiment, avec des horaires fractionnés et des salles surchargées a expliqué un  enseignant du Lycée national de Pétion-Ville. Il décrit une situation intenable, où la qualité de l’enseignement est gravement compromise. Dans certaines classes, on compte jusqu’à 80 élèves, entassés dans des locaux inadaptés.

Les élèves, tout comme les enseignants, souffrent de ces conditions précaires. Le manque d’espace, de matériels pédagogiques,  réduction du temps de cours et l’instabilité ambiante rendent l’apprentissage quasi hypothétique.

 »  L’environnement n’est pas propice à l’éducation. Il y a trop de bruit, trop d’élèves, et pas assez de ressources, a déploré l’enseignant.

Dans cette ambiance certains élèves tentent de s’adapter, d’autres ont du mal, c’est un véritable calvaire.

« Probablement les salles sont contruites pour accueillir environ 30 élèves ,mais on compte plus de 80. Comment peut-on imaginer un tel apprentissage, a interrogé Isabelle, une écolière en classe de fin  d’études secondaires au Lycée Marie Jeanne.

Les parents de leur coté, s’interrogent perplexes de cet état de fait . Cette mère cinquantenaire se dit obligée,  d’envoyer ses enfants à l’école, de peur qu’ils ne perdent l’année scolaire.

En plus de l’insécurité, le secteur éducatif doit faire face à d’autres défis majeurs, tels que les grèves répétées des enseignants, qui réclament de meilleures conditions de travail et un salaire digne de la profession.

 Cette crise éducative, nourrie par l’instabilité générale, a étalé au grand jour, les limites d’un système scolaire déjà affaibli et accuse des déficits infrastructurelles. Une intervention d’urgence des autorités compétentes s’avère nécessaire, sans laquelle, les impacts néfastes de cette crise se font sentir aujourd’hui et demain.

Jean Gilles Désinord

Vant Bèf Info (VBI)

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