Économie : Western Union en Haïti enfreint les décisions de la Banque Centrale

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Western Union continue de passer outre des décisions arrêtées par les autorités monétaires haïtiennes. La Banque de la République d’Haïti (BRH) dans une circulaire #114, en date du 10 juillet 2019, fait obligation aux banques et maisons de transfert de payer les transferts reçus dans la devise indiquée par l’expéditeur. Pourtant selon plusieurs doléances reçues par Vant Bèf Info (VBI), des agents des succursales de Western Union pour ne pas honorer le paiement en dollar américain font croire aux bénéficiaires que les transferts depuis l’étranger sont libellés en gourdes.

Port-au-Prince, le 6 août 2020.- La recherche des billets verts devient de plus en plus insoutenable pour les haïtiens. Ceux qui ont des transferts à réclamer sont confrontés à une sorte de non disponibilité ou rareté de dollars sur le marché, caractérisée pour certains, par la mauvaise foi des banques commerciales et des maisons de transfert.

Aux bureaux de Western Union, les agents font croire aux clients que depuis l’étranger, l’expéditeur a demandé à ce que le paiement du transfert soit effectué en monnaie haïtienne. Une duperie, selon des bénéficiaires qui ont rapporté les faits à la rédaction de Vant Bèf Info (VBI). Les clients disent avoir constaté que dans la fiche remise après le paiement en gourdes a bien mentionné que la transaction a été effectuée en dollar américain.

Selon les déclarations d’un sous-agent recueillies le mercredi 5 août 2020 par un reporter de Vant Bèf Info (VBI), « les responsables de Western Union en Haïti ne font que véhiculer de fausses informations en Haïti dans l’objectif d’éliminer les sous agents et avoir le contrôle du marché ». Il souligne également qu’il y a un conflit d’intérêts dans le secteur puisque dit-il « chaque banque dispose de sa propre maison de transfert ».

Malgré les différentes mesures et sanctions annoncées par la Banque de la République d’Haïti (BRH) dans une circulaire #114, les banques commerciales qui ont leurs propres maisons de change et de transfert ainsi que les agents sous traités continuent d’imposer leurs lois aux clients et faire fi de manière catégorique des restrictions des autorités monétaires, a fait remarquer ce sous-agent s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.

À longueur de journée, des clients se défilent dans les bureaux de transfert pour réclamer leur transfert sans aucun espoir de les recevoir en devise étrangère, se plaignent certains clients rencontrés sur place. Selon les témoignages de l’un d’entre eux, il était obligé de se rendre à Saint-Marc pour pouvoir recevoir son transfert en dollar.

Un autre client avoue avoir été témoin d’actes de mauvaise foi de la part des responsables de bureaux de transfert. « Arrivé dans un bureau, ils ont priorisé les clients qui viennent pour le change. J’ai attendu des heures avant qu’ils me reçoivent et arrivé au guichet, on me dit qu’il n’y a pas de dollars. Mécontent, j’ai dû intervenir de force pour obtenir mon transfert en dollar », raconte t-il d’un air maussade.

À rappeler que depuis le 2 juillet , la Banque de la République d’Haïti avait pris l’initiative de publier quotidiennement sur son site internet le taux de référence. En dépit de cette vulgarisation, ce taux n’est pas respecté. Les banques, les bureaux de transfert et les entreprises commerciales définissent leur propre taux de transaction.

Vant Bèf Info (VBI)